Une semaine après sa démission surprise, samedi 4 novembre dernier, alors qu'il se trouvait à Riyad, en Arabie saoudite, le Premier ministre libanais n’est toujours pas rentré à Beyrouth. Dans son pays, les voix se font de plus en plus fortes au sein de la classe politique et de l’opinion publique pour qu'il revienne.
Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson insiste sur le fait que Saad Hariri est un « partenaire solide » des Etats-Unis. Son homologue français, Jean-Yves Le Drian, a déclarévendredi 10 novembre qu'il était « libre de ses mouvements ».
Mais un peu plus tard, le porte-parole adjoint du Quai d'Orsay, Alexandre Georgini, l'exprimait autrement ; selon lui, la France souhaite que le chef du gouvernement libanais « dispose de toute sa liberté de mouvement ».
Pour la plupart des responsables politiques libanais en effet, y compris dans le parti de Saad Hariri, il ne fait plus guère de doutes que le Premier ministre démissionnaire est retenu contre son gré en Arabie saoudite.
Le président de la République libanaise, qui gère cette crise depuis le premier jour, a entrepris de vastes concertations avec les responsables politiques, les acteurs économiques, les chefs de parti et de syndicats de son pays.
Michel Aoun jouit d’un soutien fort de l’ensemble de la classe politique et d’une couverture assurée par la famille de Saad Hariri, par son bloc parlementaire et par le mufti de la République, la plus haute autorité religieuse sunnite du pays.
Les autorités libanaises cherchent à contrer l'offensive saoudienne
Le chef de l’Etat a reçu vendredi les ambassadeurs des pays membres permanents du Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations unies pour les informer de la position officielle de son pays.
Le Liban considère que son Premier ministre n’est donc pas libre de ses mouvements, et demande l’intervention des capitales concernées auprès de Riyad pour assurer le retour à Beyrouth de Saad Hariri.
Michel Aoun a rejeté une offre du chargé d’affaires saoudien de dépêcher à Riyad le ministre libanais des Affaires étrangères pour rencontrer M. Hariri. Pour lui, la seule solution possible à la crise est le retour inconditionnel à Beyrouth.
De son côté, le chef du Hezbollah a jugé vendredi que la démission de Saad Hariri est « illégale », car imposée de force selon lui. Hassan Narallah estime que Saad Hariri est toujours le Premier ministre libanais.
Pour lui, le gouvernement dispose de toutes les prérogatives constitutionnelles nécessaires. Une stratégie qui vise à mettre en échec l’objectif saoudien, à savoir renverser le gouvernement pour en former un autre, d’où serait exclu le parti chiite.
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