Aux alentours du 9 février 1965, Malcolm X est invité par la communauté afro-américaine de Paris qui organise un meeting avec l’appui de la communauté africaine de Paris.
Lorsque Malcolm X arrive à l’aéroport de Paris, des individus dont il ne connait pas l’identité sont là pour l’accueillir et lui signifient qu’il n’est pas le bienvenu sur le territoire français.
Malcolm X leur demande alors quelle en est la raison. Ces derniers lui expliquent qu’ils ont reçu des consignes et l’empêchent d’appeler l’ambassade américaine en lui laissant toutefois entendre que c’est cette même ambassade américaine qui est derrière tout cela.
Ce à quoi Malcolm X répond : « J’ignorais que la France était gouvernée par les États-Unis ! ». Ce qui a pour effet de mettre ces agents en colère car la France aime à prétendre qu’elle ne dépend de personne.
En réalité, les ordres viennent de plus haut que le Ministère Français des Affaires Étrangères et la consigne donnée étant que Malcolm X ne doit pas demeurer sur le territoire français. Il y a une raison à cela…
Malcolm X taquine alors les agents (car c’est ce qu’ils sont en fait) en leur disant : « Je me suis sans doute trompé de vol et le pilote a dû atterrir en Afrique du Sud …dans le mauvais pays, nous ne sommes pas à Paris mais à Johannesburg ! » Cette ultime plaisanterie rend les agents furieux.
Malcolm X explique qu’il y a un grand nombre de personnes aux origines non caucasiennes qui s’ajoute à la population noire de France, de Grande-Bretagne et cela pose problème aux autorités américaines qui cherchent par tous les moyens à désunir les Afro-Américains vivant aux États-Unis, mais aussi dans le monde. Les autorités américaines n’acceptent pas non plus que la communauté africaine de Paris se joigne à la communauté afro-américaine expatriée car cela à terme, pourrait gagner d’autres communautés telles que la communauté asiatique.
Ainsi, les autorités américaines aidées des autorités françaises, mettent tout en œuvre pour empêcher cela. Les autorités américaines tout comme la WASP ont particulièrement peur de cela et souhaitent donc que les Afro-Américains restent minoritaires et cherchent à asphyxier toute forme de militantisme propre à cette communauté.
Ces autorités sont aussi contre les organisations qui réussissent à fédérer les peuples, groupements ou factions dont les théories idéologiques seraient d’envergure internationale (conf. Le Communisme).
Malcolm X met alors en garde ces autorités : « Et si jamais, ils veulent jouer aux DURS, nous avons nous aussi des gens qui peuvent faire les DURS autant qu’eux ! »
Quelques jours plus tard, le 21 février 1965, Malcolm X est assassiné lors d’un meeting à Harlem.
On peut s’interroger sur l’insistance de la France auto-proclamée « Terre d’Accueil » à vouloir renvoyer Malcolm X vers les États-Unis sachant que sa vie était menacée puisqu’on avait tenté de l’empoisonner quelques temps auparavant…
Les Français ont-ils subi des pressions extérieures ? Ont-ils été prévenus d’un drame imminent et ont-ils voulu éviter qu’il ait lieu à Paris ? Ou alors était-ce le fameux Maurice Papon, Préfet de Police à l’époque, qui voyait d’un mauvais œil l’arrivée d’un agitateur afro-américain sur le territoire français ?
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