Les partisans de Jair Bolsonaro ont fêté l'élection du candidat d'extrême droite dimanche, avec 55% des voix.
Drapeaux brésiliens en main, t-shirts jaunes et verts sur le dos, des dizaines de milliers de Brésiliens sont descendus dans la rue dimanche soir pour célébrer l'élection du candidat d'extrême droite Jair Bolsonaro à l'issue d'une présidentielle très polarisée.
Devant le domicile de l'ancien parachutiste de l'armée, sur la plage de Barra da Tijuca, quartier aisé de Rio de Janeiro, sa victoire a été accueillie par une salve de feux d'artifice.
"Je n'ai rien à craindre du gouvernement d'un ancien militaire. Ce pays a besoin d'ordre. La situation ne pourrait pas être pire avec toute cette corruption et cette insécurité", s'est écriée les larmes aux yeux Jaz Lima, enseignante retraitée de 60 ans.
Les cris de joie ont vite laissé place aux insultes contre le Parti des Travailleurs (PT, gauche) du perdant du second tour Fernando Haddad et de son mentor, l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva, incarcéré pour corruption depuis avril.
Une grande poupée gonflable à l'effigie de Lula en habit rayé de prisonnier a été lancée dans les airs.
"Nous sommes le peuple indigné, exaspéré par la violence et la corruption. Le peuple a parlé. C'est la première fois que je me sens représenté", s'est exclamé André Luiz Lobo, chef d'entreprise noir de 38 ans.
58 millions de voix obtenues
Chantre de la dictature militaire (1964-1985), Jair Bolsonaro, que ses admirateurs les plus exaltés surnomment "Le Mythe", a obtenu près de 58 millions de voix en promettant de libéraliser le port d'arme pour régler les problèmes de violence.
Son geste de la main imitant un pistolet, devenu sa marque de fabrique, était reproduit sans cesse par ses partisans sur la plage de Barra da Tijuca.
Et pour ses détracteurs qui craignent pour le respect de la démocratie et des droits de l'Homme, Edelson Ribeiro, commerçant de 59 ans, a une réponse toute trouvée.
"Cette histoire de droits de l'Homme, c'est une invention, une mode. Les droits de l'homme pour qui? Pour les voyous qui sont en prison ou nous, qui sommes prisonniers de la violence?"
Drapé dans un grand drapeau brésilien, Daniel Reunieri, avocat de 43 ans, était tout à sa joie dans l'avenue Paulista, principale artère de Sao Paulo, capitale économique et plus grande ville du pays.
"Bolsonaro est en train de tourner une page de la corruption au Brésil", a-t-il affirmé, la voix couverte par les détonations des feux d'artifice.
"Le Brésil a été libéré du communisme, du communisme de Cuba et du Venezuela", a scandé pour sa part Sheila Sani, 58 ans, agitant un grand drapeau jaune et vert.
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