Depuis près de sept ans, un conflit meurtrier oppose l’armée et les indépendantistes, accusés chacun de crimes contre les civils par les ONG internationales et l’ONU, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, peuplées principalement par la minorité anglophone du pays, majoritairement francophone.
Accusés de collaboration
Les groupes armés anglophones qui réclament l’indépendance des deux régions se livrent fréquemment à des assassinats ciblés de civils, notamment fonctionnaires et enseignants, qu’ils accusent de « collaborer » avec le pouvoir central. Les victimes sont le jeune frère du Fon de Guzang, le chef traditionnel du village, et un petit commerçant, selon le préfet.
Les assaillants « les accusaient de collaboration avec l’armée », a assuré par téléphone un responsable de l’administration locale qui a requis l’anonymat. « Cela s’est passé devant la population, y compris les membres de leurs familles », a déploré un responsable d’une organisation locale de la société civile, anonymement par peur de représailles.
Tortures, viols et kidnappings
Au début de juillet, Amnesty international s’était de nouveau alarmée d’« atrocités » dont sont régulièrement victimes les civils, notamment des « exécutions extrajudiciaires », « homicides » d’habitants dont des femmes et des enfants, « tortures » et « viols », perpétrés par les forces de sécurité comme les séparatistes armés. Le conflit a fait plus de 6 000 morts et forcé plus d’un million de personnes à se déplacer, selon International Crisis Group (ICG).
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Les groupes armés se livrent également fréquemment à des kidnappings contre rançons. Dans la nuit de mardi à mercredi, près de Kumbo, dans le Nord-Ouest, onze villageois, dont une femme, ont été libérés lors d’une opération de l’armée, a indiqué la préfecture locale dans un communiqué.
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