Cela aurait pu être une autre histoire. Peut-être, d’ailleurs, n’en n’aurions-nous jamais entendu parler. S’il n’avait pas, à plusieurs reprises, raté le concours de l’école normale supérieure, Emmanuel Macron aurait probablement eu un tout autre destin.
Adolescent, il ne jurait que par les mots ; les mots lus, les mots écrits, les mots déclamés sur les planches d’un théâtre. Il se rêvait écrivain, s’imaginait une carrière universitaire. L’échec l’a contraint à s’inventer une autre voie, il est devenu président de la République.
Pour comprendre ces années qui ont changé le cours de sa vie, il faut pousser les portes d’un monument. En haut de la montagne Sainte-Geneviève, à Paris, à deux pas du Panthéon et de la Sorbonne, au cœur du Quartier latin, d’épais murs abritent le prestigieux lycée Henri-IV. À l’origine, une abbaye édifiée à la demande du roi Clovis au début du VIe siècle qui devint l’un des berceaux de l’université de Paris. Un établissement pas comme les autres, joyau du patrimoine avec sa tour Clovis, sa chapelle, son cloître, le tombeau du monarque et de son épouse Clotilde, sa bibliothèque à coupole, son cadran solaire et… la liste des grands hommes qui y sont passés.
Le temple de « l’élitisme républicain »
Henri-IV se situe, comme l’explique le site Internet du lycée, « dans la tradition de l’élitisme républicain ». Guy de Maupassant, Alfred de Musset, André Gide, Jean-Paul Sartre et Paul Nizan y furent élèves, comme Léon Blum, René Dumont ou, plus récemment, l’économiste Esther Duflo. La devise de l’établissement a été héritée des moines augustiniens qui y avaient leur siège : « Domus omnibus una » (« une maison pour tous »). Surtout pour les meilleurs, pourrait-on ajouter aujourd’hui.
Henri-IV, deuxième lycée parisien par la taille, ce sont 2 700 élèves, dont 1 100 en classes préparatoires aux grandes écoles. Si le collège est sectorisé, le lycée, en revanche, sélectionne à sa guise...
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