C’est à 18 h 24 heure heure locale, dans la prison de Huntsville, au Texas, que le septuagénaire a reçu une injection létale. Son décès a été prononcé à 18 h 39, selon un document des services pénitentiaires texans.
« J’ai des remords pour ce que j’ai fait », a déclaré Carl Buntion dans ses dernières paroles. « Je suis prêt à partir. » Devant la prison texane, quelques manifestants criaient : « L’exécution n’est pas la solution », tandis que des dizaines de personnes s’étaient rassemblées pour, au contraire, la soutenir, a constaté un correspondant de l’Agence France-Presse (AFP) sur place. La famille de la victime, un policier, était également présente. Les avocats de Carl Buntion avaient expliqué avoir déposé un ultime recours auprès de la Cour suprême des Etats-Unis, sans succès.
Aucune clémence
Les défenseurs de Carl Buntion ne cherchaient plus à prouver son innocence. Mais au Texas, grand Etat du Sud conservateur – celui qui exécute le plus aux Etats-Unis –, une personne ne peut être condamnée à la peine capitale que si un jury estime qu’elle représente un futur danger pour les autres. Or, Carl Buntion avait 78 ans et souffrait, entre autres, d’arthrose, de vertiges, d’hépatite et de cirrhose. Il ne pouvait « plus être dangereux », avaient plaidé ses avocats dans un recours auprès de la commission des grâces et des libérations conditionnelles du Texas. Sans succès.
C’est en juin 1990, lors d’une intervention pour une banale infraction routière à Houston, que Carl Buntion avait tiré sur le policier James Irby et l’avait tué. Elevé par un père alcoolique et violent, le Texan avait déjà été condamné à treize reprises et se trouvait en liberté conditionnelle pour une agression sexuelle sur un enfant.
Condamné à la peine de mort, il avait vu ce verdict annulé en 2009 par la plus haute juridiction texane, qui avait estimé que la défense n’avait pas pu être correctement entendue par les jurés. Mais en 2012, il a de nouveau été condamné à la peine capitale. Carl Buntion était isolé dans sa cellule vingt-trois heures par jour depuis vingt ans. Dans ce contexte, la Cour suprême américaine avait refusé de revenir sur sa condamnation en 2021, mais le juge progressiste Stephen Breyer avait estimé que la durée de son confinement remettait « en cause la constitutionnalité de la peine de mort ».
Au Texas, l’exécution de Carl Buntion devrait être suivie de celle de Melissa Lucio, accusée d’avoir tué sa fille de 2 ans en 2007, qui est programmée pour le 27 avril. Condamnée au terme d’un procès controversé, elle est soutenue par de nombreux élus démocrates et républicains, ainsi que par la star de télé-réalité Kim Kardashian, qui a contribué à médiatiser ce que ses défenseurs qualifient d’erreur judiciaire.
Le Tennessee n’a pas pu exécuter Oscar Smith jeudi
Dans le Tennessee, le gouverneur, Bill Lee, a fait savoir jeudi après-midi que l’exécution d’Oscar Smith, lui aussi septuagénaire (72 ans), n’aurait pas lieu dans la soirée, « en raison d’un oubli dans la préparation de l’injection létale », accordant un « sursis temporaire » le temps de régler la question. Oscar Smith a été condamné pour le meurtre, en 1989, de son épouse, dont il était séparé, et des deux fils de cette dernière.
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