Dix jours déjà que la bataille de Mossoul a été lancée en Irak, dix jours d’une offensive marquée par la mort de 900 combattants du groupe Etat islamique. L’estimation est signée d’un général américain de la coalition internationale. Côté Kurdes et Irakiens en revanche, moins de 90 soldats seraient pour l’instant tombés au combat. Pour tous les observateurs cependant ces pertes risquent de grimper en flèche lorsque les combats auront lieu dans la ville même de Mossoul. Et parmi la colonne de tête qui pénètrera dans la cité il y aura la Golden Division, une troupe d’élite de l’armée irakienne.
La Golden Division, avec laquelle nous avons passé ces dernières heures, qui n’est plus ce matin qu’à une dizaine de kilomètres seulement de Mossoul. Cette division d'élite ouvrira la voie au reste des forces irakiennes elles-mêmes. Elle mène son offensive à partir du front Est, le plus compliqué et le plus dangereux de cette bataille pour la libération de Mossoul.
Neutraliser les explosifs
Les villages déjà reconquis sont ravagés. Ils portent les stigmates des combats entamés il y a près de deux semaines. En se retirant, les jihadistes ont semé un champ de mines et piégé presque toutes les routes et toutes les maisons. Et en plus de la reconquête, la Golden Division est donc chargée de neutraliser tous ces engins explosifs.
Les Humvee de la Golden Division filent à toute allure au milieu du désert. Au volant de l’un des blindés, le sous-lieutenant Oussama Imad. Il est âgé de 25 ans à peine, comme tous ses compagnons, et porte une immense responsabilité sur les épaules. « Je dois être très vigilent, faire attention à la route pour ne pas rouler sur une mine ou un engin explosif… Regardez ici c’est la trace d’une déflagration », nous explique-t-il. Conduire et surveiller la route à travers un parebrise blindé mais criblé d’impacts de balles. Le sous-lieutenant est formel. Il y parvient sans difficulté. « Ce sont les tirs de snipers de Daech, poursuit Oussama. Ils ciblent généralement les chauffeurs pour forcer les blindés à s’arrêter. S’ils y parviennent ils tirent une roquette ».
Entraînés par les Américains
Nous sommes arrivés au village de Bartella. Libéré cette semaine, il accueille une position d’artillerie, seul moyen selon le sergent-major Majid Akin de la Golden Division, d’atteindre les positions jihadistes. « Ils refusent le combat au corps à corps comme des hommes. Dès que nous avançons ils s’enfuient par leurs tunnels comme des rats. Leur stratégie est de poser des mines et d’envoyer des véhicules piégés. Mais jamais de corps à corps. »
Sur le front, ces combattants sont identifiables grâce à leur tenue noire. Ils sont armés et entraînés par les Américains. Forts au combat, aguerris dans le contre-terrorisme, les membres de cette troupe d’élite ne sont pas rattachés au ministère de la Défense irakien mais reçoivent leurs ordres directement du Premier ministre. Ils seront dans quelques jours les premiers à entrer dans Mossoul et les espoirs des Irakiens reposent sur les épaules de ces jeunes gens. Mais la route vers la deuxième plus grande ville du pays est encore longue. Remonter les dix derniers kilomètres peut prendre encore plusieurs semaines.
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