Le pape François a répondu aux protestations émanant des évêques catholiques ivoiriens concernant la récente directive du Vatican autorisant les bénédictions pour les couples de même sexe. Le pontife a qualifié l'opposition en Afrique de "cas particulier" lié aux croyances culturelles.
C’était le lundi 29 janvier 2024, lors d'un entretien avec La Stampa, l'un des quotidiens italiens les plus diffusés. La déclaration intitulée « Fiducia Supplicans », publiée le mois dernier, élargit la possibilité de bénédictions pour des couples, y compris les couples non mariés, divorcés-remariés et homosexuels, dont la relation n'est pas « valide » dans l'Église catholique.
"Risque de confusion et de scandale"
Le 27 décembre 2023, les évêques catholiques ivoiriens ont exprimé leur désaccord avec cette décision en soulignant le « risque de confusion et de scandale » au sein de l'Église locale.
Le Symposium des conférences épiscopales d'Afrique et de Madagascar (SCEAM) a également dénoncé la décision du pape comme « inappropriée » et en contradiction avec les valeurs culturelles africaines.
En réponse, le pape François a déclaré qu'à l'exception des Africains, ceux qui s'opposent à sa décision finiraient par la comprendre.
« Ceux qui protestent avec véhémence appartiennent à de petits groupes idéologiques. Un cas particulier sont les Africains : pour eux, l'homosexualité est quelque chose de « mauvais » du point de vue culturel, ils ne la tolèrent pas », a-t-il déclaré à La Stampa.
« Mais en général, j'espère que peu à peu tout le monde sera rassuré par l'esprit de la déclaration 'Fiducia Supplicans' du Dicastère pour la doctrine de la foi : elle vise à inclure et non à diviser », a ajouté le pontife.
L’homosexualité fortement criminalisée sur le continent
Les évêques catholiques d'Asie centrale et un groupe de prêtres britanniques ont également critiqué la directive du pape.
Cependant, François a souligné que, en général, il espère que l'esprit de la déclaration sera compris, ajoutant que la décision n'est pas une approbation d'un mode de vie potentiellement pécheur, mais d'individus cherchant à se rapprocher de Dieu.
L’homosexualité est fortement criminalisée dans de nombreux pays africains, avec des peines sévères, allant de l'emprisonnement à vie à la peine de mort, en particulier en Ouganda.
Si la Côte d’Ivoire ne pénalise pas les personnes homosexuelles, le Conseil constitutionnel a modifié, en novembre 2021, l’article 226 du Code pénal ivoirien pour retirer l’orientation sexuelle comme motif de discrimination.
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