Depuis un mois, l’ambiance est électrique entre le corps médical et les autorités en Bolivie. Les médecins sont dans la rue et beaucoup d’établissements de santé ne prennent en charge que les urgences. En cause : plusieurs nouvelles règles imposées ces dernières semaines visant à réguler le secteur. Pour la première fois, les pharmacies, les infirmiers, et même certaines cliniques privées sont solidaires du mouvement.
Depuis des mois, le gouvernement et les représentants du monde médical ont entamé des discussions pour mener à bien une réforme du système de santé en Bolivie. Pour l’instant, les deux camps ne parviennent pas à se mettre d’accord. Pourtant, les autorités ont malgré tout voté des modifications.
Un point concentre toutes les crispations : un article du nouveau Code pénal qui sanctionne très fortement la faute médicale. En effet, les condamnations peuvent aller jusqu’à six ans de prison. Les médecins exigent le retrait pur et simple de cet article. Plus largement, ils réclament une loi santé où seraient réunis tous les points de réforme nécessaires pour le système de santé.
La grève du corps médical est très suivie par les personnels de l’hôpital public, dans les cliniques privées, mais aussi par certaines pharmacies qui ont fermé leurs portes. La situation est assez catastrophique, surtout dans les hôpitaux, et les malades peinent à être pris en charge. Beaucoup d’établissements ont opté pour l’arrêt des consultations et de la chirurgie, seules les urgences sont assurées.
Beaucoup d’associations élèvent la voix ces jours-ci. La présidente de l’association des malades du sida par exemple a dénoncé l’impossibilité d’accéder aux médicaments antirétroviraux ces dernières semaines. Selon les chiffres officiels, 3 000 personnes par jour ne reçoivent pas l’attention médicale nécessaire. L’Eglise a appelé les médecins à reprendre le travail, l’ONU a alerté de la dangerosité de la situation.
Mais les médecins ne plient pas. Il y a trois jours, 65 chefs de service et directeurs de centre de santé ont décidé de remettre leur démission. Des personnels de santé ont même entamé une grève de la faim à La Paz.
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