Les Britanniques ont voté à 51,9 % pour une sortie de l'Union européenne. Ce résultat historique est désormais officiel ce vendredi matin. Ce vote devrait ainsi mettre fin aux 43 années d'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne (UE). La participation au scrutin s'est élevée à 72,2 % selon le chiffre officiel.
C’est une victoire d’une courte tête, 51,9 % contre 48,1 %, avec une forte participation, à plus de 72 %. Les grandes villes, notamment Londres, ont dans leur majorité voté pour rester dans l’Union européenne, mais les régions, notamment le Nord et le centre de l’Angleterre, ont voté pour sortir.
C’est un résultat qui provoque des réactions contradictoires. Stupeur et incrédulité chez les partisans du maintien, jubilation dans le camp du Brexit. Mais les deux camps s’accordent à dire ce matin que cette décision est une façon, pour beaucoup de Britanniques, de signifier leur mécontentement à l'égard de l’establishment politique du pays.
Le dirigeant du petit parti europhobe Ukip, Nigel Farage, a revendiqué la victoire dès quatre heures du matin, évoquant une victoire « des vrais gens, des gens modestes et dignes ». Nigel Farage a martelé que le peuple avait triomphé contre les riches, les puissants, les banques et un projet européen qu’il veut voir démanteler le plus tôt possible.
En tout cas, cette décision vaut une période de grande incertitude, politique et économique. Les marchés financiers sont sous le choc. La livre sterling a brutalement chuté et atteint son plus bas niveau depuis septembre 1985.
On attend maintenant la réaction du chef du gouvernement, David Cameron, qui a fait campagne pour le « Remain ». L’un de ses ministres a estimé qu’il était absolument essentiel que le dirigeant conservateur demeure Premier ministre. Mais d’autres voix conservatrices, parmi les plus ardents militants du Brexit, s’élèvent pour contester son leadership. Et un départ digne de David Cameron et de son ministre des Finances, George Osborne, est évoqué par certains poids lourds conservateurs.
Ce référendum historique aura des conséquences énormes pour le Royaume-Uni et l'Europe
La Première ministre de l'Ecosse Nicola Sturgeon a prévenu que l'Ecosse voyait « son avenir au sein de l'Union européenne », alors que les résultats montraient que les Ecossais ont majoritairement voté pour le « Remain » dans l'Union européenne. Le parti républicain Sinn Fein, ex-vitrine politique de l'Armée républicaine irlandaise (IRA), appelait de son côté à un référendum sur une Irlande unifiée. L'Irlande du Nord a aussi largement voté pour un maintien au sein de l'Union européenne.
Le ministre fédéral des Affaires étrangères d'Allemagne Frank-Walter Steinmeier a déclaré que ce vendredi 24 juin était « un jour triste pour l'Europe et la Grande-Bretagne ». Il s'agit d'une « vraie désillusion », a-t-il ajouté. L'UE « doit réagir et retrouver la confiance des peuples », a déclaré Jean-Marc Ayrault, le ministre français des Affaires étrangères.
Triste pour le Royaume-Uni. L'Europe continue mais elle doit réagir et retrouver la confiance des peuples. C'est l'urgence.
Jean-Marc Ayrault s'exprime avant une réunion ministérielle qui doit se tenir à l'Elysée à 09h00 (heure de Paris). Cette réunion sera suivie d'une déclaration du président français François Hollande.
Marion Maréchal-Le Pen, députée Front national (FN) du Vaucluse, s’est réjoui de ce vote, et a appelé à un tel référendum en France. La présidente du FN Marine Le Pen a demandé de même l'organisation d'un référendum en France.
Victoire de la liberté ! Comme je le demande depuis des années, il faut maintenant le même référendum en France et dans les pays de l'UE MLP
De même pour le député d’extrême droite néerlandais, Geert Wilders, qui a réclamé un référendum sur une éventuelle sortie des Pays-Bas de l’Union européenne.
Les marchés financiers paniqués
La perspective du Brexit a, dans la nuit, inquiété les marchés financiers. La Bourse de Tokyo a plongé de 8 %, et celle de Hong Kong de 4,67 %. La Banque du Japon s'est dite « prête à injecter des liquidités » pour limiter l'impact sur les marchés.
La livre sterling est, elle, tombée au plus bas face au dollar depuis 1985. La devise a plongé de 10,5 % face au dollar, sa plus forte chute jamais subie en un jour. Ce Brexit entraîne l'économie britannique dans un vertigineux plongeon vers l'inconnu. La division de la supervision de la Banque d'Angleterre est en contact étroit avec les banques avant l'ouverture des marchés européens, alors que la bourse de Londres devait ouvrir en forte baisse.
La sortie de l'Union européenne de la cinquième puissance économique mondiale aura un impact planétaire.
RFI
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article