Liu Xiaobo, l'opposant chinois lauréat du prix Nobel de la paix en 2010, est mort ce jeudi 13 juillet à 61 ans alors qu’il était hospitalisé pour un cancer du foie en phase terminale. La mort de cet homme, figure de proue du mouvement démocratique de Tiananmen en 1989, suscite de nombreuses réactions.
La première réaction est venue du comité Nobel. « Le gouvernement chinois porte une lourde responsabilité dans le décès prématuré de Liu Xiaobo », a-t-il estimé après l'annonce de la mort du dissident chinois. Celui-ci avait été condamné à onze ans de prison en 2009 pour avoir signé une charte qui réclamait des réformes démocratiques, un an seulement avant d’être nommé prix Nobel de la paix. Un prix qu’il n’avait pas eu le droit d’aller recevoir. « Nous jugeons très troublant que Liu Xiaobo n'ait pas été transféré pour recevoir un traitement médical adéquat », insiste Berit Reiss-Andersen, la présidente du comité.
Atteint d’un cancer du foie en phase terminale, Liu Xiaobo avait officiellement été placé en liberté conditionnelle fin juin et hospitalisé, après plus de huit années de prison. Mais malgré les demandes du dissident et de sa famille, Pékin avait refusé qu’il soit soigné à l’étranger. Il est ainsi du premier prix Nobel de la paix à mourir privé de liberté depuis le pacifiste allemand Carl von Ossietzky, qui s’était éteint dans un hôpital en 1938 alors qu’il était détenu par les nazis.
La communauté internationale rend hommage à ce symbole de la dissidence chinoise. Le Haut-Commissaire aux droits de l'homme de l'ONU salue un homme qui était « l’incarnation des idéaux démocratiques », « un courageux combattant pour les droits civiques et la liberté d’expression », ajoute la chancelière allemande Angela Merkel.
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