En Argentine, la corruption des présidences péronistes Néstor et Cristina Kirchner est encore à la Une. Et pour cause : neuf jours après le placement en détention de l'ancien ministre de la Planification Julio De Vido, c'est au tour d'Amado Boudou, vice-président du pays jusqu'en décembre 2015, date de l'arrivée au pouvoir de Mauricio Macri, de se retrouver sous les verrous.
Si De Vido était l'homme le plus puissant de la galaxie Kirchner, Amado Boudou était sans aucun doute le plus flamboyant de l'équipe. Voitures et motos haut de gamme, montres de collection, costumes de marque, appartements de rêve ; pour le vice-président de Cristina Kirchner, l'ostentation était une manière d'être.
Pourtant, ce fils de Français, que ses amis appellent Aimé, était entré en politique sans être fortuné. Selon la justice, c'est grâce à des sociétés montées avec des copains, qui ont bénéficié des largesses de l'Etat lors de son passage au pouvoir, qu'il s'est enrichi. On a commencé à le savoir qu'en 2011.
A l'époque avait éclaté avec l'affaire Ciccone, une entreprise dont Amado Boudou aurait pris le contrôle par le biais d'hommes de paille, et qui s'était vu confier l'impression des billets de banque. À partir de cette affaire, la justice avait ouvert des enquêtes, qui avaient néanmoins peu avancé sous le mandat de Kirchner.
Mais les temps ont changé en Argentine, notamment après l'alternance, fin 2015. Les poursuites judiciaires contre l'ancien vice-président se sont multipliées, et ce vendredi 3 novembre 2017, un magistrat a finalement décidé sa mise en détention pour obstruction dans une affaire de blanchiment d'actifs.
Certains dans le pays s'inquiètent, néanmoins, de voir ainsi placé en prison un homme qui n'a pas encore été jugé. A noter que de son côté, l'ancienne chef de l'Etat Cristina Kirchner, inculpée dans plusieurs affaires, est aujourd'hui sénatrice. A ce titre, elle est donc protégée par son immunité parlementaire.
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