« L’information du procureur Barbosa est fausse. Il tente ainsi de saboter le processus de dialogue en cours entre le gouvernement et l’ELN »: voici les mots que la délégation de l’ELN a rapidement publié sur Twitter avec en fond le communiqué du bureau du procureur et un tampon rouge disant « faux ».
Mardi soir, le communiqué en question affirmait que cinq hauts responsables de la guérilla ELN se sont réunis en juillet au Venezuela pour « préparer un attentat contre le procureur Barbosa ». Selon le ministère public, c’est un homme connu sous le nom de « El Rolo », chef du front urbain de l’ELN, qui dirigerait l’opération. Le bureau du procureur assure que ses sources d’informations viennent des forces armées, du corps technique d’enquête et de la police judiciaire. Francisco Barbosa est l'un des principaux détracteurs du plan de paix de Francisco Petro, qui souhaite mettre fin par le dialogue à un conflit long de six décennies.
Dans un communiqué, le ministère vénézuélien des Affaires étrangères a exprimé sa « profonde préoccupation face aux informations scandaleuses (...) qui tentent de saper le processus de paix », et assuré que les autorités mèneraient une « enquête exhaustive et transparente » sur l'utilisation présumée de son territoire à des fins « terroristes ». Depuis la ville brésilienne de Belém, où il assistait à un sommet sur la sauvegarde de la forêt amazonienne, son homologue colombien Alvaro Leyva a réclamé « la vérité » sur cette affaire. « Nous devons enquêter de manière approfondie, car il pourrait bien s'agir d'une bombe contre le processus de paix », a-t-il dit.
Un quatrième cycle de négociations de prévu
Une enquête est en cours pour corroborer les faits, rapporte notre correspondante à Medellin, Najet Benrabaa. Si les informations sont confirmées, il s’agirait d’une violation grave du cessez-le-feu débuté le 3 août dernier entre le gouvernement et la guérilla. Un cessez-le-feu bilatéral prévu pour six mois.
Un quatrième cycle de négociations doit avoir lieu du 14 août au 4 septembre au Venezuela, dont le gouvernement de Nicolas Maduro est garant du processus de paix. L'ex-président colombien Ivan Duque (2018-2022), un proche du procureur Barbosa, a plusieurs fois assuré que le pouvoir chaviste voisin offrait un refuge aux guérilleros.
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