Corée du Sud: arrestation de l'ancien président de la Cour suprême

Coup de tonnerre en Corée du Sud. L'ancien président de la Cour suprême a été arrêté ce jeudi 24 janvier 2019. Yang Sung-tae est, entre autres, accusé d’avoir fait pression sur certains juges pour bien se faire voir de l’ancienne présidente Park Geun-hye, elle-même en prison pour corruption. La Corée du Sud est coutumière des arrestations de politiques, mais c’est la première fois qu’un juge de ce niveau se retrouve en prison.

Yang Sung-tae a été emmené dans le centre de détention de Séoul, où se trouve depuis un peu moins de deux ans Park Geun-hye. Il est justement accusé d’avoir fait pencher la machine judiciaire du côté de l’ancienne présidente, pour obtenir, en échange, la création d’une nouvelle cour d’appel qui, de facto, aurait été une seconde Cour suprême.

Yang Sung-tae aurait ainsi mis sur une liste noire des juges dont les opinions politiques divergeaient de la sienne, il aurait créé une caisse noire pour les services secrets, mais surtout, il aurait considérablement ralenti la justice dans deux procès intentés contre des entreprises japonaises par des Coréens qui avaient été forcés de travailler pour elles pendant la Seconde Guerre mondiale.

Objectif pour celui qui était alors président de la Cour suprême : enlever une épine du pied de la présidente Park Geun-hye, qui voulait se rapprocher de Tokyo. Yang Sung-tae a rejeté ces accusations, affirmant que les témoignages de juges contre lui avaient été « manipulés ».

Le parti au pouvoir, le Parti démocrate, a salué son arrestation comme « une chance pour le pouvoir judiciaire de retrouver la confiance de la population ». De son côté, le Parti de la liberté de Corée, principal parti d’opposition auquel appartenait l’ancienne présidente Park Geun-hye, a dénoncé une nouvelle forme de vengeance politique contre l’administration précédente.