En quinze jours, deux accusés de la Cour pénale internationale (CPI) se sont rebellés contre des mesures de restriction imposées par les juges. Le milicien congolais, Bosco Ntaganda, a fait une grève de la faim tandis que l'Ougandais Dominic Ongwen a tenté de se suicider. Les deux hommes se plaignaient de ne pas voir leur famille, et de subir un traitement discriminatoire par rapport aux quatre autres détenus de la Cour.
En arrivant à La Haye en janvier 2015, Dominic Ongwen était le plus heureux des détenus. Ex-commandant dans l’Armée de Résistance du Seigneur (ARS), cette rébellion du nord de l’Ouganda dans laquelle il a été enrôlé de force à l’âge de 14 ans, il était gratifié d’un costume flambant neuf, et « se gavait de miel au petit-déjeuner ». L’homme, qui avait longtemps émargé au sein de la sanguinaire milice, trouvait bien civil cet accueil à la Cour, jusqu’à ce qu’il comprenne le poids des charges de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité, traduites pour lui en Acholli, sa langue maternelle.
Le mercredi 14 septembre 2016, aux alentours de 18h, « il a ingurgité des produits de nettoyage », indique une source à la Cour. Après un court séjour à l’hôpital, « il est maintenant en prison », précise son avocat Krispus Ayena Odongo, « le Comité international de la Croix-Rouge l’a visité, et il a aussi reçu la visite d’un prêtre. Il va mieux ». Mais le détenu « n’est pas content des différences de traitement entre les prisonniers », assure l’avocat ougandais.
Soupçonné par le procureur d’interférer avec les témoins attendus à la barre à partir du 6 décembre, début de son procès, l’ex-milicien ne pourrait communiquer qu’avec quelques membres de sa famille. Depuis qu’il avait été remis par les combattants de l’ex-Seleka aux troupes américaines présentes en Centrafrique, en janvier 2015, « il n’a pas pu voir ses enfants, explique maître Ayena Odongo, il en a dix, je crois ».
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