Il y a cinq ans, des soldats non identifiés occupaient la péninsule de Crimée et encadraient un référendum non reconnu par la communauté internationale, à la suite duquel la Russie annexait finalement le territoire. Aujourd’hui, les tensions politiques sont toujours une réalité dans la région, et débordent sur les questions religieuses. L’archevêque de l’Eglise ukrainienne a été détenu quelques heures, le 3 mars, par la police russe.
Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
L’archevêque Kliment attendait le bus dans la capitale de région Simféropol, quand la police l’a appréhendé, dimanche après-midi. Il a été soupçonné de vol, placé en garde à vue quelques heures, avant que ses avocats n’obtiennent sa libération dans la soirée.
« Je ne sais pas de quoi demain sera fait », a déclaré Kliment. Pour lui, l’affaire est politique. Il dirige en Crimée la section locale de la nouvelle Eglise orthodoxe d’Ukraine, que Moscou dénonce comme schismatique. Sa cathédrale pourrait lui être confisquée dans un futur proche.
Son arrestation peut aussi être liée à son rôle de soutien aux prisonniers politiques ukrainiens en Russie. On en compte actuellement 70. Les Tatars de Crimée, minorité de confession musulmane, sont particulièrement malmenés par le pouvoir russe.
La garde à vue de Kliment l’a empêché de se rendre au procès de l’un de ces prisonniers politiques. Les avocats et défenseurs de l’archevêque s’attendent à de nouvelles pressions, dans la mesure où il représente cette petite partie de la population qui n’accepte toujours pas l’autorité de Moscou cinq ans après l'annexion.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article