Une femme bangladaise a donné le jour à des jumeaux, vingt-six jours après avoir accouché d’un premier bébé prématuré. Elle ignorait avoir un double utérus, malformation rare qui n’avait pas été identifiée.
Des jumeaux... un mois après la naissance de leur grand frère! C’est la surprise arrivée il y a une semaine à une jeune bangladaise de 20 ans, qui ignorait l’existence de cette seconde grossesse, selon la gynécologue ayant traité la jeune femme et citée par l’AFP. Vingt-six jours après avoir mis au monde par voie basse un petit garçon prématuré, Arifa Sultana a du subir une césarienne en urgence après avoir perdu les eaux.
Cette grossesse se déroulait dans un second utérus que la jeune femme ignorait posséder, et qui n’avait pas été repéré par les médecins chargés de sa première grossesse. «En plus de 30 ans de carrière médicale, je n’ai jamais vu un cas comme ça», a déclaré à l’AFP Dilip Roy, haut responsable médical de Jessore, se demandant comment les médecins de l’hôpital avaient pu passer à côté.
Une anomalie difficile à identifier
Le double utérus, nommé «utérus didelphe», est une malformation rare liée à un problème lors du développement du fœtus, au cours duquel les éléments précurseurs des voies génitales féminines («canaux de Müller») fusionnent mal. Une anomalie qui ne provoque pas toujours des symptômes et n’est pas toujours simple à identifier, en particulier par un simple examen gynécologique. Elle est associée à un risque plus élevé d’infertilité et de difficultés en cas de grossesse (fausse couche, retard de croissance, prématurité et difficultés pour accoucher par voie basse).
La présence de plusieurs grossesses en même temps est particulièrement rare. «La présence de jumeaux dans chacune des cavités d’un utérus double a été décrite pour la première fois en 1927. A ce jour, on ne compte qu’environ 20 cas de grossesse gémellaire sur utérus didelphe dans la littérature médicale», écrit ainsi le journaliste Marc Gozlan dans un billet de son blog «Réalité biomédicale» consacré au sujet. Plus exceptionnelle encore, les cas de grossesses triples, avec un enfant dans un utérus, et deux dans l’autre: «On ne compte à ce jour que 5 cas publiés dans la littérature médicale», précise le journaliste, qui ajoute que les bébés n’ont pas tous survécu.
Les deux bébés d’Arifa Sultana, un garçon et une fille, se portent bien et la nouvelle famille a pu rentrer chez elle. C’est «un miracle de Dieu que tous mes enfants soient en bonne santé», s’est réjoui le père. Reste tout de même une inquiétude pour cette toute jeune mère de famille nombreuse, dont l’époux, ouvrier, gagne à peine 6.000 takas (63 euros) par mois selon l’AFP: «Je ne sais pas comment nous allons faire face à une telle responsabilité avec si peu d’argent.»
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