Pékin accuse des soldats indiens d’avoir pénétré sur son sol à la mi-juin.
Le plateau montagneux de Doklam, perché dans l’Himalaya à 3 000 mètres d’altitude et balayé par les vents glacés, est devenu le nouveau théâtre des rivalités entre Pékin et New Delhi. Sur ce territoire disputé par la Chine et le Bhoutan, quelque 300 soldats indiens et chinois, séparés d’à peine quelques dizaines de mètres, se toisent dans un face-à-face tendu. Vendredi 28 juillet, le conseiller indien à la sécurité nationale, Ajit Doval, a été reçu par le président chinois, Xi Jinping, pour tenter de calmer le jeu entre les deux géants.
Tout a commencé le 16 juin, lorsque des soldats bhoutanais ont aperçu des troupes chinoises équipées de matériel de construction pour achever un chantier de route menant au poste frontière indien sur ce qu’ils considèrent être leur territoire. Le petit royaume s’est aussitôt tourné vers son allié et protecteur, l’Inde, dont une garnison est située à deux pas, et qui a déployé des hommes sur le terrain. Ces derniers ont alors bloqué physiquement les Chinois, en une bousculade, mais sans armes des deux côtés afin d’éviter l’escalade.
Détermination « inébranlable »
Du point de vue de Pékin, les soldats indiens ont pénétré sur son sol. Le ton est vite monté entre les deux pays, chauffés à blanc par un nationalisme ombrageux. « Les deux opinions publiques prêtent beaucoup d’attention à l’affaire, de sorte qu’il est difficile pour chacun des gouvernements de reculer », constate Lu Yang, chercheuse sur les relations sino-indiennes à l’université de Tsinghua, à Pékin.
Lundi 24 juillet, le porte-parole du ministère de la défense chinois, Wu Qian, lançait : « L’Inde ne devrait pas s’en remettre à la chance et entretenir des illusions irréalistes », ajoutant que la détermination de l’Armée populaire de libération était « inébranlable ». De son côté, le ministre indien des affaires étrangères a averti la Chine que cette intrusion aurait des « implications sérieuses en matière...
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