Instauré quelques heures après les attentats de Paris -et prolongé à six reprises depuis lors- l'état d'urgence arrive à son terme ce mercredi 1er novembre. Après deux années sous un régime d'exception critiqué par certains avocats et organisations de défense des droits de l'Homme, une nouvelle loi "renforçant la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme" entre en vigueur.
Ce dispositif intègre dans la législation ordinaire une série de mesures qui s'inspirent de l'état d'urgence: des "visites domiciliaires" chez un suspect remplacent les perquisitions administratives; des assignations à résidence, certes élargies à l'échelle du département, sont maintenues... Dans une interview à L'Express, chiffres inédits à l'appui, Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, revient sur ces deux années écoulées et évalue le niveau de la menace qui continue de peser sur le pays.
La fin de l'état d'urgence signifie-t-elle que la menace terroriste a enfin diminué?
La situation n'est plus la même qu'en novembre 2015 lors de la mise en place de ce dispositif d'exception. Avec les attaques simultanées à Paris, le pays était en état de sidération: nous ne parvenions pas à évaluer le phénomène en cours, et notamment le risque que d'autres tueries s'ensuivent. Deux ans après, la menace n'a pas baissé, mais elle a largement évolué. Même s'il nous faut rester très attentifs au risque exogène, avec des attentats téléguidés depuis les territoires contrôlés par Daech, elle revêt désormais un caractère essentiellement endogène, par le biais d'individus qui, depuis le sol français, constituent de petites équipes pour tenter de commettre des actions de masse, comme cela s'est produit à Barcelone, en août dernier, ou passent à l'acte individuellement.
Comment évaluez-vous l'efficacité des mesures mises en place ces deux dernières années?
L'état d'urgence a permis d'effectuer 4457 perquisitions administratives, au cours desquelles 625 armes ont été saisies, dont 78 de guerre. L'état d'urgence a permis d'effectuer 4457 perquisitions administratives, au cours desquelles 625 armes ont été saisies, dont 78 de guerre. De plus, 752 personnes ont été assignées à résidence. Cela a incontestablement permis d'éviter des attentats et de clarifier de nombreuses situations. Depuis deux ans, 32 projets ont été déjoués, soit grâce à des renseignements venus de l'étranger, soit grâce à des mesures spécifiques liées à l'état d'urgence. Par exemple, c'est grâce à une perquisition administrative que les services ont découvert, l'an dernier, que deux individus projetaient de commettre une action terroriste à l'occasion de la campagne présidentielle. Cette année, au total, 13 attentats ont été déjoués, le dernier étant celui fomenté par deux détenus à la prison de Fresnes.
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