Un soldat de l'opération de surveillance Sentinelle s'est suicidé vendredi soir à Paris. Le drame s'est déroulé dans les locaux de la Marine nationale où ce jeune militaire était en poste. On ne connait pas encore les raisons de son suicide, mais il arrive dans un contexte difficile pour les recrues.
Ses camarades de chambre l'ont découvert tout de suite après le coup de feu vendredi soir autour de minuit. Ils n'ont rien pu faire pour le réanimer, le jeune militaire venait de se suicider, seul dans sa chambre du deuxième étage du ministère des Armées à Paris.
L'enquête est en cours, et apparemment, il n'y a pas eu de lettre ou de message laissé sur place. Mais déjà ce symbole fort, se tuer avec son arme de service. En l'occurrence, un Famas placé au niveau de la tête. Ce jeune soldat de l’opération Sentinelle avait 26 ans, célibataire. Il s'était engagé dans l'armée il y a tout juste un an à Epinal, dans l'est du pays.
Cette intégration dans le réseau Sentinelle à Paris était sa première mission de terrain. Personne ne connait encore le motif de son suicide, mais cette mort arrive dans un contexte de revendications militaires. L'opération Sentinelle a pour mission de protéger le public, d'aider les policiers et les gendarmes dans un contexte de menace terroriste. Mais souvent, les soldats qui patrouillent dans les rues sont souvent, comme la victime, de jeunes recrues.
A l'origine, ils ne se sont pas engagés pour surveiller les magasins, mais pour se battre à l'étranger, en opérations extérieures. Même leur chef, le porte-parole de l'opération Sentinelle le dit, « nos hommes se sentent inutiles et exposés ».
Pour le journaliste spécialisé Jean-Marc Tanguy, sa mort arrive dans un contexte difficile pour les recrues : « Sentinelle est en effet une mission répétitive, attire le feu des terroristes parce que les militaires sont visibles et très souvent on sait aussi où ils sont cantonnés. Une bonne partie des militaires ne se sont pas engagés pour ce type de mission, ils se sont engagés pour aller dans des pays étrangers pour monter au combat. Et c'est vrai que Sentinelle ne ressemble pas trop à ça. Cette mission est routinière, elle n'est pas très bien payée, pas très valorisée. C'est en fait un sentiment de déclassement que l'on retrouve dans beaucoup de professions en uniforme : gardiens de prison, policiers, gendarmes. Les militaires qui avaient été préservés de ça jusqu'à présent sont aujourd'hui en plein dedans. »
En début d'année, des militaires avaient été attaqués près du musée du Louvre à Paris ; d'autres ont suivi, comme à Levallois récemment, ainsi que dans la ville de Valence et de Montpellier.
Ce suicide est le second. Il y a un an, un autre militaire s'était suicidé au sous-sol des Galeries Lafayette, là aussi avec son arme de service.
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