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France : Un lycée à l’arrêt après des menaces de mort racistes contre des élèves et une enseignante

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Depuis lundi, la moitié des enseignants d’un lycée à Libourne (Gironde) exercent leur droit de retrait. Ils demandent la fermeture administrative de leur établissement, après qu’une lettre anonyme raciste a menacé de mort une professeure et les élèves d’origine «arabe». D’une rare violence, la missive a été trouvée dans l’école, en nommant l’enseignante concernée.

Cette dernière est menacée d’être «égorgée comme un cochon, ainsi que tous les bougnoules du lycée» (sic), selon Franck Dole, représentant CGT au lycée polyvalent Jean Monnet, cité par Le Parisien. «Les enseignants, très choqués, demandent la fermeture administrative de l’établissement parce qu’ils considèrent que les conditions de sécurité ne sont pas réunies», souligne auprès de la même source Charlotte Laizet, co-secrétaire départementale du Snus-FSU Gironde. Pour sa part, la direction du lycée a saisi la justice, qui a ouvert une enquête.

Du côté du rectorat, des passages réguliers des forces de l’ordre aux abords de l’établissement ont été mis en place, en plus d’une équipe mobile de sécurité dans l’établissement et d’une cellule d’écoute. Mais ces mesures seraient «insuffisantes», selon les syndicats. «Quand des profs décident de ne pas reprendre les cours, ce n’est jamais de gaîté de cœur. Quand un prof est seul face à 35 gamins et ne sait pas s’il y en a un à l’origine des menaces, c’est terrifiant», insiste la représentante du Snus-FSU auprès du journal Le Parisien, tout en rappelant que «deux collègues ont quand même été assassinés», en allusion à Samuel Paty et à Dominique Bernard.

La sécurité des élèves inquiète aussi le corps enseignant. Ce dernier souligne, dans un communiqué, qu’«avec un tel appel au meurtre pour des raisons racistes (…) et en l’absence de mesures rapides» les craintes sont légitimes quant à «l’installation d’un climat très conflictuel, pouvant occasionner des rixes, des règlements de comptes, avec une issue tragique». Mais en l’absence de reconnaissance du droit de retrait, le rectorat considère désormais les enseignants comme grévistes.

«On fait valoir un droit pour des raisons de sécurité, pour avoir le temps de préparer le retour en classe sereinement, et on finit avec des retenues de salaires», fustige Franck Dole. Les cours devraient reprendre lundi, «mais les tensions, qui montent sur les réseaux sociaux entre les élèves, ne se seront pas envolées d’un coup», redoute le représentant syndical.

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