Les images montrent que Mohamed Bendriss a rencontré les policiers par hasard. Sur sa moto, il les évite pour s’enfuir. D’autres images de vidéosurveillance de la ville et la caméra embarquée par le véhicule de police révèlent pour leur part que Mohamed a été ciblé de plusieurs tirs de LBD et de beanbags.
Le drame se déroule alors que Marseille est secouée par des émeutes, après la mort de Nahel, tué à 17 ans par un policier à Nanterre (Hauts-de-Seine) le 27 juin. Le RAID, unité chargée de la lutte contre les criminels armés, intervient. Mohamed Bendriss, un habitant de la cité phocéenne depuis plusieurs années, circule en scooter. Peu après 1 heure du matin, il s’effondre devant l’appartement de sa mère, blessé par des tirs. Son décès est constaté à l’hôpital.
Le corps du défunt est marqué par deux traces caractéristiques des tirs de LBD, ce qui a enclenché l’enquête de l’Inspection générale de la police nationale. La vidéosurveillance permet à l’IGPN remonter les faits, tandis qu’une vidéo d’une témoin, filmée depuis une fenêtre donnant sur la rue où se sont déroulés les faits, complète les images manquantes. On y voit, à 00h57, Mohamed Bendriss poursuivre Nabil B., qui vient de voler des chaussures dans un magasin, avant de se faire arrêter.
Mohamed Bendriss est toujours sur son scooter. Il se retrouve face à des policiers, dont l’un est armé de fusil à six coups, équipé avec des munitions de LBD. Dans la vidéo, on entend cinq tirs, dont celui qui serait celui qui a causé la marque «en cocarde» sur le thorax de la victime et aurait provoqué un «“commotio cordis” pouvant être responsable d’un trouble du rythme cardiaque et de l’arrêt cardio-circulatoire», selon les médecins légistes, cités par Libération.
Depuis les faits, trois policiers du RAID sont mis en examen pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Deux parmi eux estiment que leurs tirs étaient proportionnés et justifiés pour arrêter le scooter. Le troisième n’a par reconnu avoir tiré.
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