Depuis plusieurs jours, des milliers de Guatémaltèques bloquent les rues du pays, inquiets des signaux envoyés par le président Morales en matière de lutte contre la corruption. Jimmy Morales a en effet décidé de ne pas renouveler le mandat de la Commission onusienne qui aide la justice guatémaltèque à démanteler les réseaux de corruption, la Cicig, qu'il accuse d'ingérence. Il a aussi annoncé que son magistrat en chef serait désormais considéré persona non grata au Guatemala.
Ingérence dans les affaires nationales, ou plutôt dans les affaires du président Morales lui-même. La Cicig et la justice guatémaltèque ont récemment demandé la levée de l'immunité présidentielle, dans le cadre d'une enquête pour financement illégal de sa campagne électorale.
Jimmy Morales est soupçonné d'avoir dissimulé 1 à 2 millions de dollars de financements pour le parti de droite FCN-Nation, qui l'a hissé au pouvoir. Un comble, pour ce comédien de métier, élu à la tête du pays en 2015, sur une plateforme anti-corruption, justement.
La Cicig avait d'ailleurs joué un rôle-clé : son enquête sur des pots-de-vin au sein des services des Douanes avait alors provoqué la démission du président de l'époque, Otto Perez, ouvrant ainsi la voie à Jimmy Morales.
Pas étonnant qu'alors, il ne tarissait pas d'éloges pour le travail de la mission onusienne et avait même promis pendant sa campagne d'en prolonger le mandat jusqu'en 2021.
Aujourd'hui, la Cicig est sur la sellette et son magistrat en chef Ivan Velasquez banni du pays... Des décisions présidentielles qui sont un mauvais signal du climat politique au Guatemala, alors que le pays était considéré comme un exemple à suivre pour l'Amérique latine en matière de lutte contre la corruption.
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