Si la ministre des Affaires étrangères avait, dans un premier temps, appelé au retrait des troupes russes, son parti l'a rapidement recadrée, et l’ANC adopte désormais une position la plus neutre possible. Le pays faisait d’ailleurs partie des abstentionnistes, la semaine dernière, lors du vote d’une résolution à l’ONU.
Dans sa lettre à la nation hebdomadaire, le président sud-africain a tenu à détailler sa position : si la fin de la guerre est souhaitable pour tous, Cyril Ramaphosa souhaite « atteindre la paix grâce à la négociation et non à la force des armes », comme son pays était parvenu à le faire, selon lui, à la fin de l’apartheid. Et la résolution de l’ONU ne favorisait pas suffisamment le dialogue et la médiation, ce qui explique cette abstention d’après le chef de l’État.
Le pays « marche » sur des oeufs
Mais si l’Afrique du Sud « marche » autant sur des œufs, c’est aussi qu’elle entretient avec la Russie des liens forts.
Historiques, d’une part : alors que l’URSS soutenait l’ANC sous l’apartheid, des cadres du parti ont encore des connexions aujourd’hui, comme l’ancien président Jacob Zuma qui qualifie son ami Vladimir Poutine « d’homme de paix », ou la ministre de la Défense Thandi Modise qui s’est rendue à un cocktail pour les 30 ans de relations entre les deux pays.
Sans oublier des liens économiques, alors que l’Afrique du Sud ne tient pas à froisser son partenaire des Brics.
Une « diplomatie tranquille »
Plutôt que de condamner, le gouvernement poursuit donc dans sa tradition de « diplomatie tranquille » et martèle les termes de « médiation » et « compromis » pour ménager sa neutralité.
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