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Hong Kong a interdit lundi 24 septembre le Parti national, qui milite pour l'indépendance de l'ex-colonie britannique. Une première depuis le retour en 1997 du territoire dans le giron de Pékin.
Avec seulement une dizaine de membres actifs, le Parti national de Hong Kong (HKNP) est une formation très modeste en taille, mais il a su se faire entendre en raison notamment de la radicalité de son discours.
En juillet, la police de Hong Kong avait réclamé l'interdiction du parti, une première mesure du genre depuis la rétrocession. Cette demande avait été fortement critiquée par les organisations de défense des droits de l'homme et par le ministère britannique des Affaires étrangères, qui demandaient le respect de la liberté d'expression.
Lundi, les autorités ont cependant annoncé qu'elles acceptaient la demande de la police et que le parti serait interdit, en application d'une loi autorisant l'interdiction de certaines associations pour des raisons de sécurité nationale ou d'ordre public.
Un programme « contraire à la Constitution »
Le ministre de la Sécurité, John Lee, a déclaré que le Parti national « avait un objectif clair visant à faire de Hong Kong une république indépendante » et affirmé qu'un tel programme était contraire à la Loi fondamentale, la « Constitution » de Hong Kong.
Le ministre a ajouté que le parti avait tenté d'infiltrer les écoles et propagé « la haine et la discrimination » contre les Chinois du continent présents à Hong Kong. Le parti n'a en outre pas exclu un recours à la force, a poursuivi le ministre, tout en reconnaissant que le HKNP n'avait jamais commis de violence et que le chef de file du parti, Andy Chan - qui s'est refusé à faire des commentaires pour le moment - avait prôné la non-violence.
L'ONG Human Rights Watch a jugé cette décision « historique dans les efforts de Pékin et du gouvernement hongkongais contre les libertés hongkongaises ». Le fait que John Lee justifie une interdiction préventive, alors même que le parti n'a commis aucune violence, crée « un précédent dangereux » qui pourrait entraîner l'interdiction d'autres formations politiques, a estimé HRW.
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