Avant de périr dans l'incendie de la tour Grenfell, à Londres, Gloria Trevisan et Marco Gottardi ont échangé par téléphone avec leurs parents. Leur destin a ému toute l'Italie.
«Je vais aller au paradis et j’espère vous aider de là-haut». Voici les derniers mots prononcés par Gloria Trevisan, 26 ans, l'une des 58 victimes de l'incendie de la tour Grenfell, à Londres. La nuit du drame, elle et son compagnon Marco Gottardi, 27 ans, se sont retrouvés coincés dans leur appartement situé au 23e étage d'un édifice qui en compte 24.
La presse et l'opinion publique italienne se sont largement émues de la fin tragique de ce jeune couple arrivé trois mois plus tôt dans la capitale britannique pour travailler. Quelques fragments de leurs dernières conversations avec leurs proches, autant de témoignages bouleversants, ont été dévoilés par différents médias transalpins.
2 heures du matin : «Ne t'en fais pas»
Vers 2 heures du matin, malgré la progression de l'incendie, Marco Gottardi se veut rassurant. La situation, pourtant, semble de plus en plus désespérée. «Il y a beaucoup de fumée, mais ne t’en fais pas, nous attendons les secours, lance-t-il à son père, relate Il Mattino di Padova. Nous avons ouvert la porte d’entrée, mais il y a de la fumée partout, nous ne pouvons pas sortir. Les ascenseurs sont bloqués».
Une heure plus tard environ, la panique est palpable. Selon l'avocate de sa famille citée par le Corriere della Sera, Gloria Trevisan se montre plus alarmiste depuis les hauteurs de la tour devenue piège mortel. «D'ici nous ne pouvons pas sortir, nous sommes bloqués», confie-t-elle à sa mère.
4 heures du matin : «Je vais mourir»
Vers quatre heures du matin, se sachant condamnée à une mort prochaine, la jeune femme laisse éclater son chagrin. «C'est injuste, j’avais toute la vie devant moi, déclare-t-elle à sa mère. Je vais mourir, j’aurais tellement voulu vous embrasser une dernière fois, j’aurais tellement voulu vous aider (...). Merci pour tout ce que tu as fait pour moi. Désormais je vais aller au paradis et j’espère vous aider de là-haut».
Au même moment, Marco Gottardi affirme à son père que l'appartement est «rempli de fumée» et que la situation est «devenue urgente». Il est 4h07. Ce seront ses derniers mots, le jeune italien ne décrochera plus.
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