Une des figures du mouvement réformateur en Iran, Mehdi Karoubi, en résidence surveillée depuis six ans, a mis fin à sa grève de la faim jeudi 17 août au soir, après une décision du gouvernement accédant partiellement à ses demandes, selon des sites réformateurs.
Agé de 79 ans, Mehdi Karoubi avait été hospitalisé jeudi en raison de problèmes d'hypertension, un jour après avoir cessé de s'alimenter pour protester contre les mesures punitives dont il fait l'objet depuis des années.
Mehdi Karoubi avait été candidat à la présidentielle en 2009, tout comme un autre leader réformateur, Mir Hossein Moussavi, élection finalement remportée par le conservateur Mahmoud Ahmadinejad. Les deux hommes avaient été placés en résidence surveillée en 2011 pour leur rôle dans les manifestations qui avaient alors secoué le pays, mesure toujours en vigueur six ans plus tard.
Mercredi, l'opposant avait entamé une grève de la faim pour réclamer la tenue d'un procès public et le retrait des agents des services de renseignements postés à l'intérieur même de sa maison pour le surveiller, ainsi que des caméras placées dans son foyer. Selon sa femme, Fatemeh Karoubi, ces mesures de surveillance sont sans précédent dans l'histoire récente du pays.
Craintes sur son état de santé
Un jour plus tard, Mehdi Karoubi qui a subi une opération au coeur au mois d'août, avait été hospitalisé suscitant des craintes sur son état. Son fils Mohammad Hossein, a indiqué au site réformateur Jamaran que son père avait rencontré le ministre de la Santé Ghazizadeh Hachemi et qu'il avait reçu des promesses l'ayant convaincu de cesser sa grève de la faim.
Le site d'information réformateur Sahamnews, lié à la famille Karoubi, a indiqué que le ministre avait promis le retrait des agents de renseignements installés à l'intérieur de sa maison. En revanche, il semblait que la demande pour un procès n'ait pas été entendue.
Mehdi Karoubi, Mir Hossein Moussavi et l'ancien président Mohammad Khatami restent des héros du mouvement réformateur en Iran. En mai, leurs noms avaient été scandés par des milliers de personnes lors d'un meeting de campagne du président Hassan Rohani réélu pour un second et dernier mandat de quatre ans.
Promesse non tenue
Pendant sa campagne pour la présidentielle de 2013, qu'il avait remportée grâce au soutien des réformateurs, Hassan Rohani avait promis de lever l'assignation à résidence de Moussavi et Karoubi s'il était élu. Promesse non tenue mais rappelée de nouveau lors de la dernière campagne.
Mais le chef conservateur du pouvoir judiciaire, l'ayatollah Sadegh Larijani, avait fait une sèche mise au point peu après la réélection de Hassan Rohani : « qui êtes-vous pour mettre fin à la résidence surveillée ? »
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