Le Premier ministre japonais Shinzo Abe a décidé de dissoudre le 28 septembre la chambre basse du Parlement et de tenir des élections législatives anticipées. Pour le chef du gouvernement, ce nouveau scrutin doit faire office de référendum sur sa politique de fermeté envers la Corée du Nord. Au pouvoir depuis 2012, Shinzo Abe veut aussi profiter aussi de l'extrême faiblesse du principal parti de l'opposition pour s'y maintenir au-delà des Jeux olympiques de Tokyo de 2020.
Les trois-quarts des Japonais, selon un sondage, en ont assez de ces élections anticipées à répétition. Ils accusent Shinzo Abe de se servir de la crise des missiles déclenchée par la Corée du Nord pour réaliser son voeu le plus cher : réviser la Constitution pacifiste pour réarmer le Japon, ou plutôt lui redonner le droit de belligérance.
Le Japon se découvre vulnérable depuis le survol de son territoire de deux missiles nord-coréens. D'autres tirs sont à craindre. Le Japon doute aussi de la volonté des Etats-Unis de le protéger si Pyongyang décidait de le noyer dans une « mer de flammes », à quoi elle l'a déjà menacé.
Constitution pacifiste difficile à réviser
Fragilisé par une série de scandales - le Premier ministre est accusé d'avoir favorisé, entre autres, un ami pour l'ouverture d'une école vétérinaire - Shinzo Abe ne devrait pas parvenir à réviser la Constitution pacifiste. Car son parti conservateur va perdre la majorité absolue à la chambre basse, à en croire les sondages.
Mais si les Japonais n'apprécient pas beaucoup leur Premier ministre, ils le maintiendront au pouvoir, par défaut ; l'opposition est plus divisée que jamais. Et puis, à leurs yeux, Shinzo Abe incarne la stabilité. Il a relancé l'économie, même s'il a négligé, jusqu'ici, les indispensables réformes structurelles pour accroitre son potentiel de croissance.
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