Le Premier ministre japonais Shinzo Abe présente ses excuses pour les stérilisations forcées subies, dès l’adolescence, par des milliers de personnes handicapées pour les empêcher de procréer entre 1949 et 1996. Ces personnes vont recevoir une indemnisation de l’État.
Avec notre correspondant à Tokyo, Frédéric Charles
Toutes les victimes de stérilisation forcée au Japon racontent la même histoire : elles avaient 16 ans, elles ne savaient pas pourquoi on les conduisait à l’hôpital, elles se sont réveillées dans un lit avec une cicatrice verticale barrant le ventre.
Une loi de 1949 permettait aux médecins de stériliser les personnes souffrant d’un handicap mental héréditaire afin d’empêcher la naissance d’enfants aux capacités diminuées. L’Allemagne, la Suède, d’autres pays ont eu des lois similaires.
Au Japon, certaines de ces adolescentes ont été internées dans des établissements spécialisés deux ans avant leur stérilisation, sans avoir été diagnostiquées comme ayant un handicap mental. Certaines par la suite se sont mariées et ont adopté un enfant.
Cette loi est restée en vigueur jusqu’en 1996. Pendant plus de vingt ans, l’État japonais leur a répondu que les stérilisations étaient légales à l’époque et qu'elles n’avaient droit à aucune compensation.
Mais le gouvernement a présenté aujourd'hui ses excuses et les victimes recevront une compensation suite à une loi votée à l'unanimité par le Parlement.
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