Pour Jean-Marie Le Pen, les juges ont été moins cléments en appel. La cour d’appel de Paris vient de condamner l’ancien président du Front national, aujourd’hui âgé de 91 ans, pour avoir tenu des propos homophobes. Il écope d’une amende de 2400 euros, soit 1600 euros de plus qu’en novembre dernier lors de la première instance.
Lors de l’audience, Jean-Marie Le Pen s’était une nouvelle fois défendu d’être homophobe, arguant, comme il le fait régulièrement face à cette accusation, travailler avec plusieurs collaborateurs homosexuels.
L’ancien leader d’extrême droite devra par ailleurs verser 4000 euros à l’association Mousse, qui lutte contre l’homophobie. Cette dernière a prévu de reverser une partie de la somme à une autre association, Ardhis, qui soutient des réfugiés LGBT. «Merci Monsieur Le Pen pour les fonds que vous allez nous verser. Ils vont servir à accueillir en France des étrangers LGBT persécutés dans leur pays!», a réagi Mousse, à l’annonce de l’arrêt de la cour d’appel.
Trois phrases polémiques
Jean-Marie Le Pen était jugé pour trois phrases différentes. La cour a confirmé sa condamnation pour avoir fait le rapprochement entre homosexualité et pédophilie, en 2016, dans son «Journal de bord» vidéo. «Je crois que la pédophilie, qui a trouvé ses lettres de noblesse... interdite mais [que l’on retrouve] tout de même dans l’exaltation de l’homosexualité, met en cause toutes les professions qui approchent l’enfance et la jeunesse».
Sa condamnation pour une réflexion faite à la suite de l’hommage rendu au policier Xavier Jugelé, tué par un islamiste sur les Champs-Élysées, en avril 2017, est également confirmée.
Estimant que Xavier Jugelé méritait «certainement l’estime et l’attachement de nos compatriotes comme membre de ces forces de l’ordre chargées de nous protéger», il avait dans le même temps regretté que l’on rende «plutôt hommage, qu’au policier, à l’homosexuel car la participation de son conjoint et le long discours qu’il a prononcé institutionnalisaient en quelque sorte le mariage homosexuel, l’exaltaient de façon publique […] Je pense que cette particularité familiale doit être tenue à l’écart de ce genre de cérémonie qui gagnerait elle-même à plus de discrétion.»
En revanche, et contrairement à la première instance, il a été relaxé sur une dernière sortie, datant de décembre 2016. Répondant dans une vidéo en direct aux questions du Figaro sur la représentation des homosexuels au sein du Front national, il avait répondu que «les homosexuels, c’est comme le sel dans la soupe: s’il n’y en a pas assez c’est un peu fade, s’il y en a trop c’est imbuvable».
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