Rafael Nadal et Novak Djokovic ont déjà bataillé pour des finales de Grand Chelem, livré des duels de légendes et des batailles à rallonge... Ce modeste 2e tour du tournoi olympique des JO 2024 n'a pas été de ce niveau là, là faute à un premier set à sens unique. Cependant, il passera peut-être à la postérité comme le dernier duel entre les deux membres du "Big Four".
Sur une terre battue pourtant spécialité de Rafael Nadal, Novak Djokovic n'a eu besoin que de 1 h et deux sets (6-1, 6-4) pour battre son adversaire. Un duel court et quasi à sens unique qui a arraché un pincement au cœur des fans de l'Espagnol.
Sur le papier, une rencontre sans favoris
Sur le papier, la rencontre semblait pourtant équilibré : sur les 59 affrontements entre les deux hommes avant ce tournoi olympique, il n'y avait qu'un léger avantage pour "Nole" : 30 à 29.
Cependant, Rafael Nadal apparaît sur le déclin. Des blessures récurrentes l'handicapent grandement, comme le démontre encore la présence d'un grand strap à la cuisse droite. En face, même si Djokovic est moins dominateur cette année avec l'émergence de Carlos Alcaraz et Jannik Sinner, il reste numéro 2 mondial.
Mais le Taureau de Manacor se présentait avec un avantage. L'affrontement numéro 60 a lieu au même endroit que le premier en 2006 : le court Philippe-Chatrier, le jardin où il a gagné le nombre invraisemblable de 14 Roland-Garros. D'ailleurs, lors des confrontations sur terre battue, Rafael Nadal a souvent débordé "Djoko" : 20 victoires à 8, 8 à 2 à Roland-Garros.
Le public, soutien de Nadal
Dès l'entrée des joueurs, le public a donné de la voix pour l'homme aux 14 Coupes des mousquetaires qui fait le plus chavirer les foules. Il faut dire que le Majorquin a sa statue sur place et est quasiment un Parisien d'adoption. Son relais de la flamme olympique pendant la cérémonie d'ouverture des JO l'a encore prouvé vendredi.
Novak Djokovic n'est cependant pas homme à s'émouvoir. Il met d'entrée de match son adversaire sous pression. Rafael Nadal tente de rendre les coups mais les fautes commises lui coûte cher. "Nole" ne lui concède rien dans le premier set.
Un premier set raté
Il faut attendre le troisième jeu de service de l'Espagnol pour qu'il inscrive son premier jeu. Le public croit en la "remontada" de son champion. Mais trop de bois, trop de coups droits dévissés... Le premier set est bien serbe (6-1).
"Rafa ! Rafa ! Rafa !" Les travées du Philippe-Chatrier donnent tout pour que l'Espagnol relève la tête. Mais le numéro 2 mondial semble se venger des années de frustration à perdre contre Nadal à Paris. La frustration se lit sur son visage de se sentir si impuissant (4-0).
Mais fidèle à lui-même, le Taureau de Manacor se refuse à abandonner. Il débloque son compteur dans le deuxième set et fait chavirer la foule en prenant pour la première fois le service à son adversaire. Il enchaîne dans la foulée et recolle sous la standing ovation du public (4-4). Il ne faut jamais enterrer "Rafa" sur le Philippe-Chatrier.
Le stade est parcouru d'un frisson. Et si "Rafa" le faisait ? Mais Djokovic a de la ressource, malgré un jeu très disputé, il refait le break sur son adversaire puis sert pour le match qu'il conclut d'un Ace.
Le miracle n'a pas lieu. Novak Djokovic s'adjuge facilement le deuxième set et avance donc vers les 8es de finale et vers le titre qui manque à son immense palmarès. Il peut y croire si on se fie à une statistique : la dernière fois que les deux hommes s'étaient croisés aux JO, le gagnant, avait remporté l'or quelques jours plus tard. C'était à Pékin en 2008.
Pour Rafael Nadal, les JO ne sont pas finis malgré cette claque : il lui reste le double qu'il dispute avec la relève espagnol Carlos Alcaraz. Et une vraie chance de dernière médaille.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article