Selon Matviy Bidnyi, le ministre ukrainien des Sports, qui s'est livré en exclusivité à la DW, l'Ukraine fera tout "pour prouver" que les sportifs russes et bélarusses n'ont pas leur place à Paris et ce malgré la décision du CIO.
Pour l'homme d'Etat, même si un athlète n'a pas ouvertement soutenu l'invasion de l'Ukraine par la Russie, sa neutralité est tout simplement impossible à prouver et son silence signe de complicité.
"Même si les athlètes n'expriment en aucun cas leur opinion sur la guerre, ils sont de fait, par leur silence, solidaire des tueurs", a-t-il déclaré.
Le ministre estime par ailleurs que même les plus neutres des athlètes pourraient être utilisés par le Kremlin à des fins de propagande.
Vladyslav Heraskevych, un sportif ukranien qui pratique le skeleton et était présent aux JO de Pékin en 2021, fait le même constat. Il ajoute à la DW que le mouvement olympique ne devrait pas s'associer avec des pays qui pratiquent le "terrorisme".
Une neutralité difficile à évaluer
Au-delà des réactions forcément virulentes des officiels et sportifs ukrainiens, la décision du CIO laisse beaucoup d'observateurs perplexes.
L'institution admet elle-même que le nombre d'athlètes neutres est très "limité". Interrogé sur la question de comment prouver la neutralité réelle d'un athlète, le CIO est resté très évasif et a évoqué "des évaluations indépendantes" et "des questions à se poser en temps voulu".
Sept athlètes russes se sont pour le moment qualifiés pour Paris et deux d'entre eux posent déjà problème. Les champions olympiques de lutte Zaurbek Sidakov et Zavur Uguev se sont en effet rendus à un rallye pour soutenir la guerre l'an passé à Moscou.
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