Les électeurs tchadiens doivent se rendre aux urnes ce lundi 6 mai 2024 pour élire un président entre le chef militaire Mahamat Idriss Deby, actuelle chef de la transition, et le propre Premier ministre de Déby, Succès Masra, dénoncé comme un larbin par les critiques en l’absence de tout autre challenger sérieux.
Lors de son meeting de clôture des élections vendredi, Déby a promis une « élimination directe dès le premier tour », de son principal rival. Succès Masra a également juré de gagner sans second tour, déclarant à ses partisans : « Pour la première fois, le Tchad sera à vous, Tchadiens ».
Un scrutin de tous les défis
Des groupes internationaux de défense des droits de l’homme ont averti que les élections ne seraient ni libres ni équitables, le principal opposant de Déby, Yaya Dillo, ayant été tué et d’autres interdits de se présenter. Les généraux ont nommé Deby chef de la transition en 2021 lorsque son père, le président de longue date Idriss Deby Itno, a été tué dans une fusillade avec les rebelles après 30 ans au pouvoir. Connu sous ses initiales MIDI et « l’Homme aux lunettes noires », Mahamat a promis une transition de 18 mois vers la démocratie, mais l’a ensuite prolongée de deux ans.
Il s’agit notamment de mesures qui permettent aux responsables de publier uniquement les décomptes régionaux des votes plutôt que d’afficher les résultats dans les bureaux de vote individuels, ce qui rend impossible aux observateurs de vérifier le décompte des voix
Depuis, des personnalités de l’opposition ont fui, ont été réduites au silence ou ont uni leurs forces à celles de Déby, tandis que la junte a éliminé toute tentative de la société civile de faire campagne contre lui. Le cousin de Déby et principal rival aux élections, Yaya Dillo Djerou, a reçu une balle dans la tête lors d’un assaut de l’armée le 28 février, selon son parti. Masra faisait partie des opposants chassés du pays, mais il est revenu plus tard et a été nommé Premier ministre en janvier.
Les huit autres candidats, soit peu connus, soit considérés comme non hostiles au régime, ne devraient pas recueillir beaucoup de suffrages. La Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) a averti vendredi que le scrutin ne paraissait « ni crédible, ni libre, ni démocratique ». Elle a noté « des violations croissantes des droits de l’homme » dans le pays, y compris le meurtre de Dillo.
Un scrutin sous haute surveillance
L’International Crisis Group (ICG) a averti que « un certain nombre de problèmes survenus à l’approche du scrutin ont mis en doute sa crédibilité ». Il s’agit notamment de mesures qui permettent aux responsables de publier uniquement les décomptes régionaux des votes plutôt que d’afficher les résultats dans les bureaux de vote individuels, ce qui rend impossible aux observateurs de vérifier le décompte des voix.
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