
D'après des informations rapportées par Reuters et corroborées par plusieurs organes de presse américains, dont CBS, les États-Unis pourraient prochainement déporter des migrants vers la Libye à bord d'un vol militaire. Trois responsables de l'administration des États-Unis ont indiqué à l'agence le mardi 6 mai que cette déportation pourrait se produire dès cette semaine.
Deux de ces sources ont évoqué le 7 mai comme date probable, tout en soulignant que les projets du gouvernement demeuraient susceptibles d'être modifiés.
Pour l'instant, aucune information n'a été révélée concernant le profil des individus que Washington envisage d'expulser, ni sur leur effectif. Dans l'immédiat, la Maison-Blanche, le département d'État et le département de la Sécurité intérieure n'ont pas donné suite aux requêtes d'information de Reuters.
Un pays jugé comme étant dangereux.
Un pays jugé comme étant dangereux.
Comme le note CBS, l'éventualité que les États-Unis renvoient des individus en Libye pourrait paraître surprenante compte tenu des conditions actuelles dans le pays. Ce territoire est divisé en deux, dirigé par le Gouvernement d'Union Nationale (GUN) à l'ouest, assisté par les Nations unies, et par l'Armée Nationale Libyenne (ANL) du Maréchal Khalifa Haftar à l'est, qui est proche de la Russie. Un armistice – précaire – est en place entre les deux factions depuis plusieurs années.La Libye, qui sert de voie de transit pour les migrants venant d'Afrique subsaharienne vers l'Europe, a aussi été critiquée pour sa gestion extrêmement brutale des réfugiés et des migrants. En 2020, Amnesty International l'a même décrite comme un « enfer sur terre » pour les individus concernés. Le rapport de l'ONG, basé sur les témoignages recueillis, évoquait des cas de travail forcé, d'enlèvements, de viols et d'homicides dans des lieux de détention officiels ainsi que dans des centres de captivité gérés par des trafiquants.
En effet, le département d'État des États-Unis déconseille à ses citoyens de voyager en Libye, classée au niveau 4 (le plus élevé) du fait de « la criminalité, du terrorisme, des mines terrestres non explosées, des troubles civils, des enlèvements et des conflits armés ». Dans son bilan annuel sur les droits de l'homme, le ministère des Affaires étrangères avait également dénoncé les « conditions carcérales ardues et périlleuses » ainsi que les « captures ou emprisonnements sans fondement » en Libye.
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