Le 17 juillet dernier, une mannequin a été arrêtée par la police de Ryad après avoir publié une vidéo où elle se promenait dans les rues d’un village d’Arabie Saoudite vêtue d’une minijupe. Poursuivie en justice pour “transgression à l’ordre moral”, elle risque la détention.
C’est une vidéo semblable à celles qui sont publiées quotidiennement sur les réseaux sociaux occidentaux sans susciter la moindre controverse. Une jeune fille se promène dans rue en minijupe, en t-shirt court et tête nue. Sauf qu’en Arabie Saoudite, cette vidéo a déclenché une véritable polémique et la jeune fille visible à l’écran a aussitôt été appréhendée par la police. Dans un pays conservateur tel que l’Arabie Saoudite, il est en effet formellement interdit pour les femmes de se promener dans un lieu public sans être recouvert intégralement par une abaya noire, un hâbit traditionnel, et personne ne s’était jusqu’alors risqué à contrevenir à cette règle. La vidéo dévoilant la tenue de cette jeune femme sur le compte “mannequin Khulood” a alors déclenché un torrent de critiques acerbes, conduisant à son arrestation.
Ce mardi 18 juillet, la police de Ryad a confirmé avoir interrogé la jeune femme. Un porte-parole de la police religieuse a souligné que la Commission pour la promotion de la vertu et de la prévention du vice entend “adopter les mesures nécessaires contre cette transgression (de l’ordre moral), en coordination avec les autorités compétentes”.
Pour l’instant, l’identité de la jeune femme n’a pas été confirmée et l’on ignore si elle est d’origine saoudienne. Selon un porte-parole de la police cité par des journaux saoudiens, elle n’était pas au courant que les images avaient été diffusées sur les réseaux sociaux.
Cette information ne semble pas en voie d’arrêter la polémique. Dénonçant l’ampleur prise par cette affaire, le philosophe saoudien Wael al-Gassim s’est élevé contre la violence des critiques à l’encontre de la jeune fille. “Je suis choqué de voir toute cette colère, tous ces tweets effrayants. Je pensais qu’elle avait posé une bombe ou tué quelqu’un. Il s’est avéré que l’histoire concernait sa jupe, que les gens n’ont pas aimé”, a ainsi confié Wael al-Gassim à la BBC. Certains ont également rappelé que la question ne s’était pas posée lors de la venue des femmes de chefs d’états étrangers, citant notamment Melania et Ivanka Trump, qui étaient apparues en jupe et sans voile, lors du déplacement de Donald Trump.
La jeune mannequin ne bénéficiera semble-t-il pas de ce traitement d’exception. Elle doit être transférée devant un représentant de la justice qui décidera de la détenir ou de la libérer et d’engager ou non des poursuites contre elle.
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