L’agence onusienne en charge des travailleurs humanitaires appelle à la fin des violences meurtrières et de l’impunité des attaques contre ses membres.
Le monde célèbre ce lundi 19 août la Journée mondiale de l’aide humanitaire, avec un bilan lourd de travailleurs humanitaires encore tués en 2023. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), 280 d’entre eux ont perdu la vie dans 33 pays, faisant de 2023 « l’année la plus meurtrière jamais enregistrée pour la communauté humanitaire mondiale ».
En Afrique, « les niveaux extrêmes de violence au Soudan et au Soudan du Sud ont contribué à ce bilan tragique, tant en 2023 qu’en 2024 », qui pourrait être encore plus meurtrière, affirme l’agence onusienne. Au 7 août 2024, 172 travailleurs humanitaires ont déjà été tués, selon des données provisoires. Depuis avril 2023, une guerre civile ravage le Soudan, déclenchée par la rivalité entre le général Abdel Fattah Al-Burhan, chef de la junte militaire soudanaise, et le général Mohamed Hamdane Dagalo, commandant des Forces de soutien rapide (FSR).
Pour l’OCHA, cette situation ne justifie en aucun cas les attaques contre les travailleurs humanitaires, qui font face à des violences encore plus graves à Gaza. Cette enclave palestinienne est soumise à des bombardements constants de l’armée israélienne depuis le 7 octobre 2023, après une attaque attribuée au groupe islamiste Hamas.
« Plus de la moitié des décès enregistrés en 2023 ont été enregistrés au cours des trois premiers mois des hostilités à Gaza, d’octobre à décembre, principalement à cause de frappes aériennes. Depuis octobre, plus de 280 travailleurs humanitaires, dont la majorité étaient des membres du personnel de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), ont été tués rien qu’à Gaza », souligne-t-elle.
Face à ces tragédies, des événements ont été organisés à travers le monde pour exprimer la solidarité envers les travailleurs humanitaires et mettre en lumière le terrible bilan des conflits armés. Une lettre conjointe des dirigeants d’organisations humanitaires sera envoyée aux États membres de l’Assemblée générale des Nations Unies, demandant à la communauté internationale de mettre fin aux attaques contre les civils, de protéger les travailleurs humanitaires et de tenir les auteurs de ces violences pour responsables, précise l’agence.
« La normalisation de la violence contre les travailleurs humanitaires et l’absence de responsabilité sont inacceptables, inadmissibles et extrêmement préjudiciables aux opérations d’aide humanitaire partout dans le monde », a dénoncé Joyce Msuya, secrétaire générale adjointe par intérim aux affaires humanitaires et coordonnatrice des secours d’urgence, appelant à mettre fin aux violations contre les civils et à l’impunité.
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