Après le scandale des « Paradise papers » publiés en septembre, les pays de l’Union européenne avaient décidé de créer une liste noire des paradis fiscaux. Adoptée en décembre, elle comportait les noms de dix-sept pays. Près de la moitié d’entre eux en ont été retirés aujourd’hui lors de la réunion des ministres des Finances de l’UE, une décision vivement critiquée par les tenants de la transparence fiscale, d’autant que parmi les repêchés figure le Panama. Or, c’est le scandale des « Panama papers » qui était à l’origine du premier projet de liste noire européenne...
Huit pays ont été retirés de la liste noire des paradis fiscaux de l’Union européenne, dont Panama, Trinité-et-Tobago et Sainte-Lucie. Depuis la création de la liste en décembre, ces pays ont pris des engagements formels pour réformer leurs pratiques fiscales, ce que n’ont pas fait les neuf qui restent sur la liste noire. Pour autant, les repêchés restent dans le collimateur de l’UE puisqu’ils atterrissent sur la liste grise où figurent une cinquantaine de pays qui ont pris des engagements.
Si ces engagements ne se réalisaient pas chacun des pays de la liste grise pourra retourner dans la liste noire. Ceci ne satisfait pas pour autant les partisans de la transparence fiscale qui accusent les pays de l’UE d’avoir cédé à des pressions diplomatiques.
Relative déception de la Commission
Pierre Moscovici, Commissaire aux Affaires économiques, n’a pas caché la relative déception de la Commission européenne. Il a demandé ce mardi aux Etats de l’UE de rendre crédible la liste noire en prévoyant des sanctions et en publiant chacun des engagements des pays suspects.
Pour la Commission les engagements pris en urgence par les paradis fiscaux prouvent que la liste fonctionne mais pour lui donner toute sa force, la Commission menace de publier elle-même les engagements de ces pays sans attendre une décision des 28 Etats de l’UE.
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