En février, l’US Army fit savoir qu’elle comptait mettre un terme à son programme d’hélicoptère d’attaque FARA [Future Attack Reconnaissance Aircraft] qui avait été lancé en 2018 pour remplacer ses OH-58D Kiowa Warrior [déjà retirés du service] et une partie de ses AH-64 Apache. Deux industriels étaient en alors en lice, à savoir Bell avec le 360 Invictus et Sikorsky, avec le Raider X.
Cette décision avait été motivée par le retour d’expérience [RETEX] de la guerre en Ukraine. « Les capteurs et les armes montées sur divers drones sont plus omniprésents et moins coûteux que jamais. […] En examinant le programme FARA à la lumière des nouveaux développements technologiques, de l’évolution du champ de bataille et des projections budgétaires actuelles, il a été estimé que les capacités accrues qu’il offrait pourraient être obtenues de manière plus abordable et plus efficace en s’appuyant sur une combinaison de différents moyens », avait en effet justifié l’US Army.
Mais cet avis, tranché, n’est pas partagé par tous. Ainsi, la semaine passée, la Pologne a commandé à Boeing 96 hélicoptères d’attaque AH-64E Apache / Guardian pour 9 milliards d’euros. Et, disposant déjà de 36 appareils de ce type, acquis en 2013 pour 1,6 milliard de dollars, la Corée du Sud s’apprête à doubler la mise.
En effet, le 19 août, la Defense Security Cooperation Agency [DSCA], chargée des exportations d’équipements militaires américains via la procédure dite FMS [Foreign Military Sales], a publié un avis recommandant au Congrès d’accepter la vente potentielle à la Corée du Sud d’un maximum de 36 AH-64E Apache / Guardian pour un montant estimé à 3,5 milliards de dollars.
Cette somme comprend, entre autres, la fourniture de 76 moteurs GE T700 [deux installés sur chaque appareil et quatre de rechange], de 36 viseurs AN/ASQ-170 et plusieurs centaines de missiles, dont 456 AGM-114R2 Hellfire et 152 missile air-sol AGM-179A JAGM [Joint Air-to-Ground Missile].
Cette vente potentielle « soutiendra les objectifs de politique étrangère et de sécurité nationale des États-Unis en améliorant la sécurité d’un allié majeur qui est une force de stabilité politique et de progrès économique dans la région Indopacifique ». Et elle « améliorera la capacité de la République de Corée à faire face aux menaces actuelles et futures en fournissant une force crédible capable de dissuader les adversaires et de participer à des opérations régionales », a justifié la DSCA.
Pour rappel, outre les 36 AH-64E Apache qu’elle possède déjà, l’armée sud-coréenne entend se doter de 200 hélicoptères léger de reconnaissance et d’attaque KAI LAH [Light Armed Helicopter] auprès de Korea Aerospace Industries. Et cela afin de remplacer ses Bell AH-1 Cobra et ses MD-500 Defender.
Propulsé par deux turbines HAS-Arriel 2L2 produites par Hanwha Aerospace grâce à une licence accordée par le groupe français Safran, le KAI LAH est doté de capteurs optroniques, d’un système intégré d’acquisition/désignation de cibles, de dispositifs d’autoprotection, d’une suite de guerre électronique. Il est armé d’un canon M197 de 20 mm, de 4 missiles air-sol « Chun-gum » ou de deux paniers à roquettes Hydra 70.
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article