Rawad Al-Asaad est arrivé en France en 2014, a enchaîné les boulots, paye ses impôts, ses charges, est propriétaire de son food-truck. Mais l'administration française estime qu'il travaille trop.
Un réfugié politique syrien a vu sa demande de naturalisation refusée parce qu'il travaille trop. Il s'appelle Rawad Al-Asaad, il est arrivé en France en 2014 pour fuir la guerre. Père d'une fillette de 3 ans et demi, divorcé, il cumule différents postes pour réussir à s'en sortir.
Et l'administration française lui reproche d'avoir travaillé bien au delà des 35h par semaine, soit 44h durant douze semaines consécutives. Or c'est interdit en France. Il avait formulé une demande de naturalisation en 2019.
Propriétaire maintenant de son propre food-truck depuis six mois, il sillonne les marchés du Cher.
Il multiplie les petits boulots à son arrivée
Arrivé en France en 2014, Rawad a fui la Syrie:
"Ma famille est décédée, ma mère, mon père... Du coup j'ai quitté la Syrie parce que je voulais avoir une vie normale."
Comptable en Syrie, il ne peut plus exercer en France et décide d'enchaîner les petits boulots pour s'en sortir: préparations de commandes, chauffeur-livreur, espaces-verts...
"Je ne veux pas passer ma vie en catégorie de réfugié. Je paye mes impôts, mes charges..."
En février 2019, il demande sa naturalisation, mais l'administration française lui refuse : il a trop travaillé. 44h déclarées au lieu de 35 comme le veut la loi.
"Ca m'a choqué. Parce que tu travailles trop. Je ne veux pas passer ma vie en catégorie de réfugié. Je paye mes impôts, mes charges... Je veux travailler pour payer mes factures."
Une décision jugée injuste par l'avocate de Rawad, Me Leïla Duivon:
"Il a multiplié les contrats de travail. Et là on lui reproche cela alors qu'on met en avant le 'travailler plus pour gagner plus' pour vivre décemment, c'est sur que c'est compliqué à expliquer qu'on lui a refusé la naturalisation sur ce fondement juridique."
Propriétaire de son food-truck depuis 6 mois, Rawad va bientôt ouvrir son restaurant. L'avocate a donc envoyé un recours au ministère de l'Intérieur qui a 4 mois pour statuer sur le sort de Rawad. Et si la réponse est encore négative, l'avocate saisira le tribunal administratif de Nantes, spécialisé dans les questions de naturalisation.
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