La réaction d’Ankara ne s’est pas fait attendre, suite à l’annonce par Emmanuel Macron, le 5 février, de l’instauration d’une journée nationale de commémoration du génocide arménien, fixée au 24 avril. Le palais présidentiel a dénoncé ce mercredi matin un geste « politique » du président français visant à détourner l’attention de ses problèmes de politique intérieure.
Avec notre correspondant à Istanbul,Alexandre Billette,
Sans surprise, Ankara a condamné la décision d’Emmanuel Macron, une « décision nulle et non avenue » selon le porte-parole de la présidence, Ibrahim Kalin, un « mensonge politique, sans justification légale, au mépris des faits historiques » selon le communiqué émis par la présidence. La Turquie refuse la qualification de « génocide » et préfère évoquer des massacres de masse entre Turcs et Arméniens à compter de 1915.
A son arrivée au pouvoir, Recep Tayyip Erdogan avait évoqué la mise en place d’une commission historique concernant les « événements de 1915 » selon la formule officielle. Mais cette commission n’est aujourd’hui plus d’actualité et l’annonce d’Emmanuel Macron ne va pas simplifier des relations déjà compliquées entre Paris et Ankara.
Sauf que, malgré la colère, la Turquie n’a pas vraiment les moyens de sanctionner concrètement la France : en 2015 le parlement européen avait reconnu le génocide arménien. Un « acte hostile » avait dit alors Recep Tayyip Erdogan, des mots durs, qui n’avaient cependant pas été suivis d'effets.
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