
Selon un responsable du Parquet antiterroriste qui a communiqué sans détails aux médias, incluant la radio Jahwara FM, les prévenus ont été déclarés coupables à divers niveaux de « complot contre la sûreté de l'État » et d'« appartenance à un groupe terroriste ». Des personnalités de l'opposition, des avocats et des hommes d'affaires figurent parmi les personnes condamnées.Quelques-uns sont détenus depuis leur arrestation il y a deux ans, d'autres sont en liberté, dont une partie en exil hors du pays.
Selon l'avocat Abdessatar Messaoudi, des figures politiques comme Issam Chebbi, le dirigeant du parti social-démocrate Joumhouri, Jawhar Ben Mbarek, l'un des fondateurs de la principale coalition d'opposition Front de salut national, et l'ancien ministre du Courant démocrate (centriste) Ghazi Chaouachi, ainsi que l'homme de loi Ridha Belhaj et la militante pour les droits humains Chaïma Issa ont tous été condamnés à 18 ans d'emprisonnement. Khayam Turki, l'ex-leader du parti Ettakatol (social-démocrate), a été sanctionné d'une peine de 48 ans d'emprisonnement, alors que la sentence la plus sévère de 66 ans a été imposée à Kamel Eltaïef, un businessman influent, a précisé Me Messaoudi, l'avocat de deux prévenus.Le vendredi 18 avril, lors de la conclusion de ce procès sans égal par le nombre d’accusés et les chefs d’inculpation, des avocats défensifs tels que Samia Abbou ont qualifié « une mascarade » lorsque le juge a achevé la lecture de l’acte d’accusation et a mis sa décision en délibéré, sans réquisitoire ni plaidoiries pour la défense. Contrairement aux deux précédentes, l'audience, à laquelle les journalistes internationaux et les diplomates étrangers n'étaient pas admis, a été particulièrement tumultueuse et surveillée de près par la police. Plusieurs prévenus étaient reprochés d'avoir eu des interactions douteuses avec certaines ambassades.
Selon l'avocate Haifa Chebbi, fille du politique Ahmed Nejib Chebbi (frère d'Issam), l'un des accusés qui a été libéré, « c'est un jugement orchestré à l'avance, sans surprise ». « Je ressens de la tristesse pour l'équité en Tunisie et la situation des libertés », a-t-elle commenté samedi, sans être en mesure de fournir des détails concernant la sentence imposée à son père.
« Exécution judiciaire »
Kamel Jendoubi, l'un des condamnés par contumace, a dénoncé un « assassinat judiciaire ». « C'est une action politique mise en œuvre par des juges subalternes, des procureurs complices et une garde des Sceaux, bras armé d'un autocrate paranoïaque », a dénoncé ce défenseur des droits de l'homme et ancien membre du gouvernement.
Depuis la prise de contrôle de Kaïs Saïed à l'été 2021, où il s'est approprié tous les pouvoirs, des défenseurs des droits et des opposants dénoncent une dégradation des libertés en Tunisie, un pays qui avait initié le Printemps arabe en 2011. À partir du printemps 2023, des dizaines de personnalités politiques, d'avocats, de défenseurs des droits et de chroniqueurs renommés ont été arrêtés suite à un décret condamnant la propagation de fausses informations, dont l'interprétation est extrêmement vaste.
Kamel Jendoubi, l'un des condamnés par contumace, a dénoncé un « assassinat judiciaire ». « C'est une action politique mise en œuvre par des juges subalternes, des procureurs complices et une garde des Sceaux, bras armé d'un autocrate paranoïaque », a dénoncé ce défenseur des droits de l'homme et ancien membre du gouvernement.
Depuis la prise de contrôle de Kaïs Saïed à l'été 2021, où il s'est approprié tous les pouvoirs, des défenseurs des droits et des opposants dénoncent une dégradation des libertés en Tunisie, un pays qui avait initié le Printemps arabe en 2011. À partir du printemps 2023, des dizaines de personnalités politiques, d'avocats, de défenseurs des droits et de chroniqueurs renommés ont été arrêtés suite à un décret condamnant la propagation de fausses informations, dont l'interprétation est extrêmement vaste.
Selon l'analyste Hatem Nafti, « un acquittement aurait contredit le récit complotiste qui soutient le régime depuis 2021 ». Il a noté sur X que cette narration « continue d'être acceptée par une vaste portion de la population » à cause, d'après lui, de la « soumission de la majorité des médias » et de l'incarcération d'un grand nombre de journalistes.
Le procès communément appelé « du complot » a débuté le 4 mars, avec des prévenus en détention supposés témoigner par vidéoconférence. Malgré une grève de la faim menée par six d'entre eux, leurs avocats ont demandé, en vain, leur présence devant le juge.L'accusation a dénoncé un dossier « vide », alors que l'organisation Human Rights Watch a soutenu que le procès se déroule dans « un climat répressif » où le président « utilise la justice comme instrument contre les opposants et les dissidents ».
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme avait dénoncé, en février, la « persécution des dissidents » en Tunisie, affirmant que plusieurs d'entre eux étaient « visés par des accusations floues pour avoir probablement exercé leurs droits et libertés ». Le gouvernement a réagi en soutenant que ces individus étaient sous le coup de poursuites pour « des délits de droit public sans rapport avec leur activité politique, partisane ou médiatique ».
Le procès communément appelé « du complot » a débuté le 4 mars, avec des prévenus en détention supposés témoigner par vidéoconférence. Malgré une grève de la faim menée par six d'entre eux, leurs avocats ont demandé, en vain, leur présence devant le juge.L'accusation a dénoncé un dossier « vide », alors que l'organisation Human Rights Watch a soutenu que le procès se déroule dans « un climat répressif » où le président « utilise la justice comme instrument contre les opposants et les dissidents ».
Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'Homme avait dénoncé, en février, la « persécution des dissidents » en Tunisie, affirmant que plusieurs d'entre eux étaient « visés par des accusations floues pour avoir probablement exercé leurs droits et libertés ». Le gouvernement a réagi en soutenant que ces individus étaient sous le coup de poursuites pour « des délits de droit public sans rapport avec leur activité politique, partisane ou médiatique ».
0 Commentaires
Participer à la Discussion
Commentez cet article