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Le président mexicain exige des excuses pour les «abus» de la Conquête espagnole

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Les plaies de la conquête espagnole ont été rouvertes ce lundi, après les excuses pour les « abus » contre les peuples indigènes du Mexique demandées par le président mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador au roi d'Espagne, « fermement » exclues par Madrid.

Dans une lettre adressée au roi d’Espagne Felipe II et au pape François, le président mexicain Andres Manuel Lopez Obrador réclame des excuses pour les abus commis contre les peuples indigènes du Mexique durant la Conquête espagnole, débutée au XVIe siècle, et durant la période de colonisation qui s’est étendue sur près de trois siècles. Une initiative qui a été très mal perçue en Espagne, mais qui n’est pas si surprenante venant d’un président qui se présente comme antisystème et qui revendique la défense des peuples indigènes.

« Réclamer des excuses pour des actes qui ont été perpétré il y a 500 ans entre des sociétés qui n’ont plus grand-chose à voir avec celle d’aujourd’hui, c’est tardif et anachronique », a ainsi critiqué Carlos Martinez Shaw, historien émérite et membre de l’Académie royale espagnole d’Histoire.

« Il est temps désormais de dire : "nous allons nous réconcilier mais d’abord, demandons pardon" »

De son côté, Andres Manuel Lopez Obrador affirme vouloir « que le récit des abus soit fait » et que « des excuses soient présentées au peuples indigènes pour les violations de ce que l’on nomme aujourd’hui les droits de l’homme ». « Il y a eu des massacres, des levées d’impôts, rappelle-t-il, pendant cette période que l’on appelle la Conquête, qui s’est faite avec l’épée et la croix. C’est pourquoi il est temps désormais de dire : "nous allons nous réconcilier mais d’abord, demandons pardon" ».

Selon l’historien mexicain Alfredo Ávila, chercheur à l'Université nationale autonome du Mexique (UNAM), cette vision des choses est le fruit d’une éducation biaisée, dispensée pendant les années 1950. À l’époque, les manuels d’Histoire présentaient les Mexicains comme tous descendants des Mexicas, c’est-à-dire des Aztèques. Les historiens mexicains, à l’instar de leurs homologues espagnols, rejettent la demande du président Obrador, estimant que les Espagnols ne sont pas les seuls responsables des exactions commises.

 

 
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