La Corée du Nord a effectué ce mardi 29 août 2017 le tir d'un missile balistique qui a survolé le nord du Japon. Cet essai intervient alors que se déroulent des manœuvres militaires conjointes entre la Corée du Sud et les Etats-Unis. Des exercices que Pyongyang considère comme une menace directe pour sa sécurité. Ce tir est l'expression d'un « droit à l'autodéfense », a déclaré l'ambassadeur nord-coréen aux Nations unies. Le Conseil de sécurité de l'ONU se réunit ce mardi.
Un « projectile non identifié » a été tiré de Sunan, près de Pyongyang, vers 5h57 locales (lundi 20h57 TU), selon l'état-major sud-coréen. « La Corée du Sud et les Etats-Unis sont en train d'analyser conjointement les détails », a-t-il ajouté.
Il s'agit d'un missile balistique de moyenne portée. Il a parcouru 2 700 km, atteignant une altitude maximum de 550 km, pour venir survoler l'extrémité sud de l'île d'Hokkaido, dans la partie septentrionale du Japon.
Le projectile s'est s'abîmé à un millier de kilomètres du petit cap Erimo, surtout connu pour la violence de ses vents. Si la région menacée est vaste et très peu habitée, ce tir est une première pour Tokyo depuis 2009. Un autre précédent date également de 1998.
Le gouvernement japonais a réagi comme si l'une de ses mégapoles, Tokyo ou Osaka, s'était trouvée en bout de course sur la trajectoire du missile nord-coréen, commente notre correspondant dans l'archipel nippon, Frédéric Charles.
Le système d'alerte « J » a été enclenché. Des messages pré-enregistrés ont interrompu les émissions de radio et de télévision pour signaler la présence du missile dans le ciel, et demander à la population de prendre ses précautions. Quelques écoles ont été fermées par mesure de précaution.
Des trains à grande vitesse et les métros de Tokyo se sont arrêtés automatiquement, comme après une secousse sismique forte. Le porte-parole du Premier ministre, Yoshihide Suga, a parlé d'une « menace sérieuse et grave à la sécurité » du Japon.
Le Japon va prendre « toute mesure » nécessaire pour assurer la sécurité de sa population, a pour sa part réagi le Premier ministre Shinzo Abe, parlant lui aussi d'une « menace grave et sans précédent » pour son pays. L'inquiétude se lisait sur son visage.
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