Non, une entreprise de reconnaissance faciale n’a pas repéré des « antifas » au Capitole. Le « Washington Times », tabloïd américain, a publié un article très relayé parmi les pro-Trump, avant de démentir l’information.
Depuis l’intrusion du 6 janvier dans le Capitole, siège du
pouvoir législatif américain, les partisans de Donald Trump tentent de faire
croire que les insurgés seraient des « antifas » (militants antifascistes)
déguisés.
Le Washington Times, tabloïd à ne pas confondre avec le très
sérieux Washington Post, a apporté de l’eau à leur moulin en affirmant qu’« une
firme de reconnaissance faciale soutient que des antifas ont infiltré les
manifestants ayant envahi le Capitole ». L’article a été très relayé jusqu’en France,
par exemple par Silvano Trotta, influent relais de théories du complot
anglophones et soutien de Trump.
Mais cette publication du Washington Times a depuis été
complètement modifiée. Et pour cause : l’entreprise citée, XRVision, a dénoncé
son contenu « complètement faux, trompeur et diffamatoire », dans un communiqué
envoyé à un autre journal local, le Washington Examiner, et exigé son retrait
ainsi que des excuses publiques.
L’entreprise d’analyse d’images précise avoir bel et bien
identifié des individus, mais aucun n’est associé à des mouvements
antifascistes. Deux d’entre eux, Jason Tankersley (qui nie avoir été présent)
et Matthew Heimbach, étaient liés à des groupes et partis néonazis, et le
troisième, Jake Angeli, à la mouvance conspirationniste QAnon.
Le Washington Times a reconnu son erreur, présenté ses
excuses, et après avoir temporairement mis son article hors ligne, l’a republié
avec un nouveau titre (« Correction : la reconnaissance faciale identifie des
extrémistes en train d’envahir le Capitole ») et la mention du fait qu’aucun
antifa n’avait été reconnu.
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