C'est tout d'abord une blague sur l'armée qui a déclenché les ennuis judiciaires de Nour Hajjar. La crise économique qui frappe le Liban a provoqué un effondrement des salaires des militaires et l'humoriste a ironisé sur le fait que « tous » les coursiers qui livrent achats et plats de restaurants à domicile « sont dans l'armée ». Et lui d'imaginer la tournure d'un nouveau conflit dans le contexte économique actuel du Liban : « On verra trente mobylettes arriver à la frontière ! Une seule roquette et on éclabousse Israël avec de la sauce moutarde et miel ! » Cette blague a valu à Nour Hajjar une première convocation à la police militaire vendredi : onze heures d'audition.
Le comédien s'est présenté à nouveau à la police ce mardi mais a cette fois été transféré au tribunal civil de Beyrouth. La plus haute autorité sunnite du pays, Dar al-Fatwa, avait demandé l'ouverture d'une information judiciaire le visant. En cause : un autre sketch dans lequel il moquait le comportement de ses proches lors de rites religieux. Selon son avocate, l'humoriste a alors été placé en état d'arrestation.
En geste de soutien, une trentaine de personnes s'est rassemblé devant le palais de justice. Finalement libéré dans la soirée, Nour Hajjar a alors été acclamé. Mais plusieurs ONG, libanaises comme internationales, dénoncent ces deux procédures comme des atteintes à la liberté d'expression : « Aujourd'hui, c'est Nour Hajjar. Demain, cela pourrait être vous » écrit sur X (ex-Twitter) la directrice régionale adjointe d'Amnesty.
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