La France va se doter de drones armés, a annoncé mardi 5 septembre la ministre française des Armées, Florence Parly. Cette décision devrait dans un premier temps concerner les six drones Reaper français, dont cinq sont actuellement basés à Niamey, au Niger.
« En pratique cette décision concernera dans un premier temps les drones Reaper que nous avons acquis aux États-Unis. Il s’agira de les doter d’un armement guidé de précision », a expliqué la ministre.
La France possède actuellement six Reaper, dont cinq sont basés à Niamey pour les opérations de surveillance des jihadistes au Sahel, dans une version non armée. « Ils nous sont indispensables » pour traquer les jihadistes, expliquait en septembre 2015 à Jeune Afrique un dirigeant de la communauté du renseignement national, en dépit des tensions que cette présence militaire étrangère suscite au Niger.
Pas de « robots tueurs »
Pointant « les craintes et les amalgames » que les drones armés inspirent, Florence Parly a insisté sur le fait qu’il ne s’agirait pas de « robots tueurs » et qu’ils seraient utilisés avec les mêmes règles d’engagement que les armes actuelles.
« Cette décision ne change rien aux règles d’usage de la force, au respect du droit des conflits armés (…) Les règles d’engagement pour les drones armés seront strictement identiques à celles que nous appliquons déjà », a-t-elle souligné. « Qu’il s’agisse d’un canon Caesar, d’un missile de croisière, d’un Rafale, si l’opérateur est physiquement éloigné de l’objectif, l’homme n’en est pas moins au cœur de l’engagement du feu. Il en ira de même pour les drones », a-t-elle ajouté.
La France rejoindra donc un club plutôt restreint : les États-Unis et Israël ont été les précurseurs dans ce domaine, suivis du Royaume-Uni. En Europe, seule l’Italie a obtenu en 2015 l’autorisation des États-Unis d’armer ses drones américains Reaper. Au Moyen-Orient, ils seraient également utilisés par l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, l’Irak, l’Iran, le Pakistan et la Turquie, selon un rapport de sénateurs français rendu public en mai.
Avec jeuneafrique.com
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