A l’origine du projet, le jeune diplômé en informatique Teddy Kossoko qui a quitté la République Centrafricaine en proie à la guerre civile en 2012, pour poursuivre ses études à Toulouse en France. Il constate alors que « l’Afrique n’est jamais représentée dans les jeux vidéo ».
Sa première création qui se nomme « Kissoro Tribal Game » est une adaptation pour mobile du Kissoro, l’un des plus vieux jeux au monde, qui se pratique quotidiennement dans tous les pays africains. « C’est un jeu de stratégie, ça vient de chez moi, explique Teddy Kossoko. Au Sénégal, c’est le Mankala, en Côte d’Ivoire, l’Awalé, etc. Le but, c’est vraiment créer un univers autour de ce plateau et transmettre un message. Il y a par exemple une histoire qui met en avant deux royaumes qui vont s’affronter pour contrôler un fleuve qui est super riche et à un moment, il y a un jeune orphelin qui va arriver et va voir son roi pour lui dire : ‘’nous n’avons rien en commun avec l’autre royaume, à part ce jeu de plateau. Pourquoi on l’utiliserait pas pour faire face au conflit ?’’ Je voulais faire écho à tous les conflits que la Centrafrique a eus. Derrière mes projets, il y a une dimension historique et, si on pousse un peu loin, des dimensions politiques. »
Aujourd’hui, le studio de création Masseka (qui veut dire jeune en sango) travaille sur d’autres productions comme Les aventures de l’inspecteur Guimonwara, un policier centrafricain qui, avec l’aide d’un marabout, mène ses enquêtes en voyageant dans le temps et à travers le continent. En préparation, La Légende de Mulu, l’histoire d’une petite fille qui sauve son village des griffes d’une confrérie de sorciers.
Teddy Kossoko compte aussi déployer des salles de jeux vidéo partout en Afrique, afin que la jeune génération redécouvre et partage son héritage culturel avec le reste du monde.
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