La filiale nigériane du géant pétrolier Shell a déclaré l'état de force majeure pour se libérer de ses obligations contractuelles en raison des circonstances. En l'occurrence, une fuite importante affectant le principal oléoduc qu'elle utilise pour transporter le brut extrait en haute mer.
Cette mesure intervient dans un contexte de fortes perturbations de la production dans le delta du Niger, dans le sud du pays, avec une recrudescence des attaques contre les installations pétrolières. La production du Nigeria, premier producteur d'Afrique, est à son plus bas depuis 22 ans.
Selon l'agence Bloomberg, la production quotidienne qui tourne habituellement autour des 2 millions de barils jour est passée à 1,7 million de barils. Une première depuis 1994. A l'époque, des raisons sécuritaires étaient déjà la cause de perturbations majeures de la production et de l'exportation.
Ces derniers mois, l'armée et les opérateurs du secteur pétrolier et gazier avaient signalé la résurgence des actes de sabotage qui avaient marqué la région du delta jusqu'à 2009.
En fin de semaine dernière, un groupe répondant au nom des « Vengeurs du delta du Niger », a revendiqué une attaque contre une plateforme du groupe américain Chevron, faisant chuter la production de 35 000 barils par jour.
Dans la foulée, le groupe Shell ordonnait l'évacuation de ses installations. En février dernier, la compagnie anglo-néerlandaise avait déclaré l'état de force majeure après qu'une attaque a endommagé le pipeline qui permet d'alimenter un des principaux terminaux d'exportation, celui de Forcado.
Déjà malmené dans ses finances par la chute du prix du baril sur le marché mondial, l'Etat nigérian devait réagir. Il a renforcé depuis le début de l'année la présence militaire autour des sites, non sans pertes. Lundi dernier, trois de ces soldats ont été tués dans des échanges de tirs avec des rebelles dans l'Etat de Bayelsa.
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