Après l’attaque meurtrière survenue dans la nuit de samedi à dimanche dans une boîte de nuit gay d'Orlando, qui a fait 49 morts et 53 blessés, Barack Obama se rend ce jeudi 16 juin en Floride. Dans la communauté LBGT en deuil, la venue du président suscite de l'attente et des sentiments contradictoires. Avec notre envoyée spéciale à Orlando, Stéphanie Schüler
La Maison Blanche a publié le programme présidentiel. Barack Obama arrivera à l’aéroport international d’Orlando à 12h30 heure locale ce jeudi. Accompagné par son vice-président Joe Biden, il se rendra ensuite dans le centre-ville pour y rencontrer les survivants de l’attaque terroriste du Pulse, boîte de nuit très fréquentée par la communauté gay, ainsi que les familles des 49 personnes qui sont mortes durant cette terrible nuit de samedi à dimanche dernier. Le programme ne précise pas où se tiendront ces rencontres. On sait seulement qu’elles seront fermées à la presse.
A la surprise générale, il n'est nulle part mention d'une prise de parole en public du président américain. Barack Obama quittera Orlando à bord de l'avion Air Force One à 16h35. La Maison Blanche a visiblement décidé de placer cette visite en Floride sous le seul signe du soutien aux victimes, le président s’étant déjà adressé à plusieurs reprises à la nation suite à l’attaque d’Orlando. Mais cette stratégie risque de faire des déçus, dans cette ville encore meurtrie par le drame, où de nombreux habitants attendent un message fort du président des Etats-Unis.
Sur place, les attentes sont contrastées. Dans les locaux d’une association gay et lesbienne de la ville, la visite présidentielle est vécue comme un signal positif. « C’est bien qu’il vienne. Il va soutenir Orlando, nous apporter des mots réconfortants et de l’espoir pour l’avenir. Pour nous, c’est important de le voir ici », explique une femme. En revanche, non loin du Pulse, un homme confie ne rien attendre : « Je ne pense pas qu’il va admettre le vrai problème, à savoir des musulmans extrémistes prenant des Américains pour cible. Comme il ne veut pas l’admettre, il cache ce problème aux gens. »
Mardi 14 septembre, après le drame d'Orlando, Barack Obama avait déclaré : « La seule contribution de mes " amis " de l'autre bord politique à la lutte contre le groupe Etat islamique est de critiquer cette administration et moi-même pour notre refus d'utiliser l’expression " islam radical ". Ils disent que c'est la clef ! Nous ne pourrons pas battre ces terroristes tant que nous ne les appelons pas " musulmans radicaux ". Et qu'est-ce que cela changerait exactement ? Mettre une étiquette sur une menace ne la fait pas disparaître ! Il n'y a rien de magique dans la phrase " islam radical ". »
« La meilleure chose, pour la communauté gay et lesbienne, serait qu’il dise la vérité. En minimisant les faits, il manque de respect envers cette tragédie qui vient d’arriver », considère une femme croisée dans Orlando. « Il va ressortir son discours sur le contrôle des armes à feu, anticipe un autre habitant avant la venue du président. Mais si nous savons si bien quelles armes le tueur a achetées, et quand, c’est parce qu’il les achetées légalement ! Et le président Obama n’a rien fait pour arrêter cela... » « Orlando unie », le slogan s’affiche sur les t-shirts et les panneaux d’affichage. Mais pas derrière la venue du président.
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