Pakistan : Un enfant de 8 ans devient la plus jeune personne accusée de blasphème

Un petit garçon de 8 ans de confession hindoue est récemment devenu le plus jeune Pakistanais poursuivi pour blasphème de l’histoire du pays.

 L’enfant est accusé d’avoir intentionnellement uriné sur un tapis de la bibliothèque d’une madrassa du district de Rahim Yar Khan, en juillet. Cette pièce de l’école coranique abritait des ouvrages religieux, précise The Guardian. L’affaire a généré de vives tensions et des violences.

Un temple hindou attaqué

La libération sous caution du jeune mis en cause la semaine dernière a en effet créé la polémique. Une foule de musulmans en colère s’en est alors prise à un temple hindou dédié à Ganesh à Bhong. Des images de l’attaque ont circulé sur les réseaux sociaux. La police a interpellé ce samedi 20 personnes soupçonnées d’avoir participé à la mise à sac. L’armée a été déployée pour maintenir l’ordre.

De nombreuses familles hindoues ont fui le district de Rahim Yar Khan par peur d’être prises pour cibles. La famille du petit garçon s’est quant à elle cachée. L’enfant a été placé en détention par la police pour sa protection.

Passible de la peine de mort

Le blasphème est passible de la peine de mort depuis 1986 au Pakistan. Si aucune exécution pour ce délit n’a cependant eu lieu depuis, les personnes accusées sont régulièrement victimes d’attaques punitives et plusieurs ont été lynchées. Le militant des droits de l’homme Kapil Dev a demandé au gouvernement l’abandon des poursuites visant le petit garçon et la sécurité pour ses proches et des autres familles obligées de quitter leurs maisons.

« Les attaques de temples hindous sont plus nombreuses depuis quelques années, montrant une montée en puissance de l’extrémisme et du fanatisme », a-t-il dénoncé, évoquant « une nouvelle vague de persécution ». Le Premier ministre pakistanais Imran Khan a « fortement condamné » l’attaque du temple de Bhong ce jeudi sur Twitter.

 Il a demandé « l’arrestation de tous les coupables » et « des actions contre les négligences policières ».